Hurons Abenaki

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Négoce à Montréal Pendant ce temps, le commerce de la fourrure s'étendait. Des Anglais, des Ecossais, quelques négociants américains basés à Hontréal reprirent le commerce à partir d'anciens comptoirs français. Pour essayer de maintenir un semblant d'ordre et pour éviter des représailles de la part des Indiens maltraités, les commandants de ces postes obligèrent les négociants à y séjourner. Ceux-ci se plaignirent de ces restrictions et, en 1767, les règlements avaient été assouplis de telle façon qu'ils puissent résister à la concurrence des négociants de St Louis, sur le Hississipi. En fait, le problème principal pour ces négociants de Hontréal n'était pas la concurrence de Louisiane ou de la Baie d'Hudson, mais celle qui les opposait entre eux, et qui ne s'arrêtait pas au meurtre. Ceci poussa les négociants à entrer en contact avec des tribus plus loin dans le Nord et l'Ouest. En 1770, les "Pedlars" -COmIlle les nommait par dérision la lie de la Baie d'Hudson- étaient au Saskatchewan, coupant l'approvisionnement de la Baie.

Révolution Américaine, ruine indienne En 1775-76, avec le début de la Révolution américaine et l'occupation de Montréal par une armée rebelle, le commerce des fourrures avec l'Ouest fut interrompu, mais, au cours de la guerre, les négociants de Montréal éliminèrent ceux d'Albany. Par le Traité qui mettait fin à la guerre, les Anglais cédèrent les terres au sud des Grands Lacs à la nouvelle République. Fin 1794, par le Traité de Jay, les Britanniques se retirèrent, ABANDONNANT LES INDIENS A LEUR SORT, en accordant aux Américains ce sur quoi ils n'avaient pourtant AUCUN TITRE. La lutte des deux Compagnies entre elles et des deux ensembles contre la Baie d'Hudson, eut des conséquences dévastatrices pour les Indiens. L'alcool, puissant mélange de rhum, de cognac, porto et xeres additionné d'eau en proportions égales fut utilisé de plus en plus largement pour abuser les Indiens. Pire : en 1781, la variole ravagea les Plaines. 12

Les rares survivants s'enfuirent, répandant la maladie plus loin encore. Les Chippewayans et les Slavey qui commerçaient avec la Baie d'Hudson furent parmi les plus touchés.

La Compagnie de la Baie d'Hudson, victorieuse Ceci permit à la Compagnie du Nord-Ouest de reprendre le dessus pour un temps. La Compagnie de la Baie d'Hudson était handicapée par un manque de canoës et de pagayeurs expérimentés Elle dut alors embaucher tous les déficients et contrefaits qu'elle put trouver, qui n'étaient évidemment pas de taille face aux robustes voyageurs de la Compagnie du Nord-Ouest. Par ailleurs, ces employés de la Compagnie de la Baie d'Hudson n'étaient rien d'autre que cela: ils n'avaient ni les capacités, ni les motivations et intérêts de leurs rivaux de la Compagnie du Nord-Ouest. Mais, en 1811, nouvelle menace contre celle-ci la colonisation des terres, en plein sur leurs voies d'approvisionnement. La région au sud du Lac Winnipeg était la source principale de pemmican pour les négociants en fourrure. Quand, en 1812, les colons conwencèrent à labourer, ils scellèrent le sort de la chasse au bison, de la nation métis, des Indiens, et de la Traite des fourrures. La colonie se développa, la Compagnie de la Baie d'Hudson finit par- triompher de sa rivale. A cette époque, elle était installée jusque dans le territoire de l'Oregon. Cette époque marqua la fin de Montréal en tant qu'entrepôt pour le commerce des fourrures du Nord. Les flottiles de canoës ne quittaient plus Lachine pour Fort Williams au printemps. Dans le Nord-Ouest, l'association des différentes compagnies apporta un semblant de paix DANS UN PAYS DEVASTE. De nombreux comptoirs furent fermés pour réduire les coûts, et, la compétition à mort ayant cessé, il n'était plus nécessaire d'appâter les Indiens avec de l'alcool. Cependant, ceux-ci étaient toujours dépendants de la Compagnie pour obtenir ùes marchandises dont ils ne pouvaient maintenant plus se passer. D'après William J. Eccles, "Handbook of North American lndians", vo1.4 Smithsonian lnstitute Traduction de Marc Schott


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