Hurons Abenaki

Page 10

Armes et scalps Durant toute la guerre, des brigades de trappeurs quittèrent Montréal ; mais comme des milliers de guerriers étaient engagés dans la guerre chaque été, le nombre des fourrures diminua. Plus besoin de chasser, les indiens recevaient à présent beaucoup d'armes, et scalps et prisonniers servaient de monnaies d'échange; c'était bien plus profitable pour des guerriers ... En 1758, la guerre connut un tournant : Louisbourg tomba, Québec l'année suivante, et, en 1760, les Français durent céder Montréal ...

Défaite française Les Français employèrent tous les moyens cadeaux, flatteries, voyages en France pour les Chefs importants,afin de maintenir leurs alliés indiens à l'écart d'Oswego et d'Albany. Plus que jamais, le commerce français était lié à la politique. Dans cette lutte, les colons anglais étaient leurs propres ennemis : leurs méthodes de commerce et leur attitude méprisante irritaient les Indiens et les éloignaient d'eux. Cependant, des négociants de Pennsylvanie et de Virginie con~encèrent à traverser les Appalaches, et à apparaître dans la vallée de l'Ohio. Les Canadiens, peu intéressés par les peaux de cerf et les fourrures de médiocre qualité, les auraient bien laissés aux Anglais, mais il y avait, en plus, la spéculation sur les terres.

Alcoolisation méthodique Des compagnies spéculaient, courtisaient les Indiens avec de la pacotille, établissaient des postes, et ... inondaient de rhum toute la région. Les Indiens, bien qu'avertis par les Français, ne réalisèrent pas la menace. Les Français, quant à eux, voyaient leur emprise sur l'Ouest menacée. De brefs affrontements eurent lieu au printemps et à l'été de 1754, simples préludes à la Guerre de 7 Ans. Les Anglo-Américains ne trouvèrent aucun allié chez les Indiens, alors que leur implantation était mise à mal par des bandes indiennes et canadiennes. Oswego fut détruit en 1756. 10

En 1761, sous la domination britannique, le commerce reprit, et 200 "voyageurs" furent engagés. Les Français, cependant, ne furent pas les seuls à souffrir de la conquête de la Nouvelle France ; le sort des Indiens fut bien pire : alors qu'ils avaient bénéficié jusqu'à présent de la rivalité franco-anglaise, les Français éliminés, les Indiens n'étaient plus en position de pouvoir négocier. Sur l'ordre du commandant en chef, J. Amhurst, la distribution de "cadeaux" aux Indiens cessa. Il ne voyait aucune raison d'entretenir des "sauvages" qui avaient soutenu l'en.lemi. De leur cSté, les Indiens ces "cadeaux" comme une sorte de paiement donnant droit d'installation de comptoirs et de circulation sur leurs terres.

La botte anglaise, soumission et mépris Les militaires tra~tèrent les Indiens avec leur mépris habituel. En même temps au mépris de toutes les lois et tous les traités, des milliers de colons américains envahissaient les terres indiennes et les autorités anglaises semblaient incapables de les stopper. Les Indiens comprirent alors ce qui les attendait, et ils décidèrent de chasser ces colons. En 1763, ils attaquèrent les postes britanniques et les convois, puis les colons. Malgré des succès initiaux, et de lourdes pertes infligées à l'ennemi, les Indiens ne purent mener une guerre longue. Leurs ressources épuisées, leur résistance s'effondra.


Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.