Femmes indiennes

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···L'JX.EÔEESC.ENCe· La mâturation physiologique des jeunes filles Lakota implique des changements concomitants dans leur statut social et rituel. La transition de l'enfance à l'adolescence dans la vie d'une femme est résolument marquée, alors qu'elle passe presque inaperçue dans la vie d'un homme. Lorsqu'elle atteignait l'âge de son premier cycle menstruel, la jeune fille était conduite dans un nouveau tipi, audelà du cercle du camp. Une femme plus agee de sa famille, ou choisie par sa famille pour sa réputation irréprochable veillait à ce qu'elle ne manquât de rien et l'éduquait quant à ses nouvelles obligations de future femme et mère. Les Lakota pensent que, tout comme. à sa naissance, les influences entourant une jeune femme durant ses premières règles ont sur elle un impact déterminant pour son avenir. E~, tout comme le placenta était manipulé avec soin à la naissance, il en était de même des premiers paquets menstruels et des suivants. Ils étaient cousus de douce peau de cerf doublée de fin duvet de "cattail" (thypha latifolia) et maintenu par une ceinture ou un pagne.

De même qu'un garçon pouvait chercher une vision dès que sa voix commençait à changer, une fille le pouvait également en enveloppant ainsi son premier flux menstruel et en le plaçant dans un arbre. Lorsque la fille atteignait l'âge adulte, ses parents parrainaient un rite important, "isnati awicalowanpi" ("ils chantent sur ses premières règles") parfois nommé aussi la Cérémonie du Bison,

car il était célébré pour invoquer l'esprit du bison, et, par ce moyen, assurer à l'initiée les vertus les plus valorisantes pour une femme Lakota -chasteté, fécondité, industrie et hospitalité- et pour annoncer au peuple que la fille était à présent une femme.

Dans l'esprit de la Femme Bison Blanc Les jeunes femmes apprenaient ainsi les vertus de la Femme Bison Blanc. Pour les protéger des hommes impudiques qui parcouraient le camp la nuit, rampant sous les tipis pour s'allonger avec les jeunes femmes, les mères attachaient à leurs filles pubères des "ceintures de chasteté" en cuir cru. La virginité des jeunes filles était en outre garantie par le fait qu'on pouvait en permanence constater qu'elles étaient en compagnie d'une "chaperonne", habituellement une grqnd-mère qui, lorsqu'elle ne se déplaçait pas avec sa petite fille, gardait sur elle un oeil attentif depuis l'intérieur d'un tipi voisin. La période menstruelle était aussi accompagnée d'un certain nombre d'interdits qui défendaient à l'adolescente de cuisiner ou de toucher à la nourriture, d'aller près des hommes ou de leurs armes, de manipuler des herbes médicinales ou des objets rituels comme la pipe sacrée. 31


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