Cherokee : Ani Yun Wiya

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"Where the Spirit Lives" tourné à côté, dans un parc naturel grandiose, avec le concours de nombreux Indiens de la région «Where the Spirit Lives» (Où l'esprit survit) raconte l' histoire d'une jeune Blackffot arrachée à sa famille dans les années 30 et placée dans un pensionnat d'où elle a finit par s'échapper. C'est un résumé saisissant d'une situation atroce qui n'a cessé au Canada qu'il y a quelques années. Le rôle principal est joué par Michelle Saint-John, une jeune actrice noire avec un peu de sang mohawk, qui apporte à son jeu tant de conviction et d'an qu'elle a touché tout le monde. Hélas, on ne peut dire la même chose du troisième long-métrage, «War Party». Tournée dans le Montana par un réalisateur britannique, cette production est incontestablement un retour aux moments les plus pénibles des films hollywoodiens. C'est un sommet dans le monde du stéréotype sur les Amérindiens, et le plus triste est que nombre d'acteurs indiens de renom figurent au générique. L'idée de départ: une reconstitution historique entre Blancs et Indiens, organisée par le maire (Blanc) et le président du conseil tribal (joué par Dennis Banks), tourne au drame lorsqu'elle sert de règlement de compte entre jeunes blancs racistes et jeunes Indiens désireux de venger le meurtre de l'un des leurs. Le film sert de prétexte à des scènes de violence inouïe, et joue sur la mythologie de rigueur chez les Blancs : les jeunes Indiens sont particulièrement bien choisis, très beaux, à demi-nus dans leurs atours traditionnels, et naturellement ils meurent en guerriers à lfa fin. «Le seul bon Indien est un Indien mort» est finalement le leit-motiv d'un film qui, autrement, a de grandes qualités sur le plan de la photographie, du filmage de l'action, de la direction des acteurs etc ...

MONTANA

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\ GreaI Falls

Avec Alanis OBOMSAWIN La liste des courts métrages et productions vidéo serait trop longue à énumérer. Disons seulement que la proportion de films produits directement par les indigènes est en augmentation constante, et que leur qualité est excellente. Nos lecteurs se souviendront d'Alanis Obomsawin, qui s'est rendue à Paris en novembre 1988 : elle était présente avec ses deux derniers films qu'elle doit bientôt apporter en France. Les documentaires sur la situation dramatique de telle ou telle réserve étant fort nombreux, l 'une des suggestions faites aux organisateurs du Festival est que, à partir de l'an prochain, les leaders indiens puissent assister au Festival pour se mettre au courant simplement en visionnant ces films. Il va sans dire que l'atmosphère d'amitié chaleureuse qui a entouré le Festival a été encore renforcée par plusieurs soirées où les participants ont été les hôtes de la Chambre de commerce de Pincher Creek et de la Nation Piegan. Le dernier soir, un pow-wow a réuni tout le monde autour de la cérémonie de remise des prix. Une plume d'aigle a eté ainsi remise à l'actrice Margot Kane, amérindienne, au réalisateur Brian Syron, Aborigène d'Australie, et à Ginette Bourdreau, secrétaire du Festival. Orton Eagle Speaker, l'un des chefs piegan, a promis de faire parvenir une coiffure de plumes d'aigle aux indigènes de Sibérie dont les films étaient présentés pour la première fois au Festival.


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