Chasseurs : cri du Lubicon

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Cela ne fait qu'ajouter aux problèmes auxquels nous sommes confrontés. Nous devons faire face à l'exploitation des ressources naturelles sur notre territoire. Nous ne savons pas comment nous défendre au sein de ce "système politique" ; nous ne savons pas grandchose. Nous avons affaire à un système juridique que le gouvernement canadien n'arrive même pas à faire respecter. Alors, voilà. Le gouvernement canadien a affaire à des gens comme nous, qui pensent que tout le monde est de bonne foi lorsqu'on discute autour d'une table. On nous a appris à respecter toute forme de vie, les animaux, les arbres, tout. Aussi, toute cette histoire, c'est une sacrée leçon pour nous autres. Nous nous sommes Summer Joe passe quelquefois plusieurs semaines dans sa cabane, chassant et piégeant. ©Gérard Pleynet aperçus que tout cela leur était bien égal, aux Blancs. Tout ce qu'ils veulent c'est de l'argent, toujours plus suite et ça fait souffrir. Mais le bien des animaux au piège ont toujours bien d'argent; ils n'ont aucun respect pour la mieux réussi que les autres. En contrepartie, triomphe toujours, même si parfois ça terre, pour les animaux, pour tout ce qui prend du temps. Nous nous sommes apernous autres chasseurs devions rendre visite vit. Ils veulent se débarrasser de tout ce qui aux hommes-médecine; nous étions en çus que le bien l'emporte toujours sur le entrave leur chemin et donner libre cours à mal. Mais il faut parfois plus d'un élément relation constante avec eux. Il fallait soula technologie moderne, ou soi-disant bénéfique. vent qu'on les aide, lorsqu'ils organisaient moderne, dont ils tirent profit. Nous Souvent, il nous est arrivé de ne pas voir une danse du thé par exemple. Aussi, sommes concertains animaux de toute une année. n lorsque j'avais de la frontés de plein viande d'orignal ou de nous est arrivé de ne pas voir d'orignal penNous n'allons pas pouvoir fouet à la société canard, j'en donnais dant un ou deux ans. Il fallait alors vrairésister éternellement. des Blancs. Nous aux CUlSll1IerS qUI ment compter sur nos meilleurs chasseurs n'allons pas poupour que toute la communauté ait de la s'occupaient de préviande d'orignal. Ce n'était pas que ces voir résister éternellement. Nos coutumes parer le repas pour l'occasion; cela faisait partie de ma contribution. Il fallait contridisparaissent rapidement. On ne peut pas types-là étaient à proprement parler de bons abandonner; nous devons essayer de préserbuer aux cérémonies aussi souvent que poschasseurs; c'étaient les hommes-médecine sible ; encore aujourd'hui, on essaie de perver le plus possible, le plus longtemps posqui les aidaient. Ils savaient comment se sersible. Si nous perdons notre lien avec la tervir d'autres animaux pour les aider à trouver pétuer cette pratique. C'est à l'occasion de ces cérémonies qu'on utilise les herbes, pour re et les animaux, notre lien avec notre du gibier. Encore aujourd'hui, ça se fait. Il qu'elles nous protègent. On invite nos arrive qu'il y ait plusieurs chasseurs blancs territoire, avec tout ce qui nous a permis de dans la région et qu'ils n'attrapent rien; parents à venir partager notre repas, on leur survivre pendant toutes ces années, c'est demande de nous aider. Il y a une grande notre force que nous perdons. mais si un de nos gars part à la chasse, il différence entre un autochtone et un nontrouvera du gibier. Beaucoup savent que, Traduttion : Marine Le Pu/och dans ces cas-là, le chasseur n'est pas tout autochtone. Il ne semble pas que les Blancs seul à jouer un rôle. Mais nous ne nous en aient ce type de relation entre eux. Source: Daum HILL "The Land is Everytbing~ sommes jamais préoccupés. On ne fait ce Mais revenons à la Bible; aujourd'hui, pas in: Native Americas : Akwe : kon's Journal of Indigenous Issues 12 vol. 4, Winter 1995, Ithamal d'entre nous dénigenre de chose que ca: Comel! lorsqu'on en a vraiment grent nos coutumes et E argent pour eux, besoin. On ne fait pas prétendent qu'il nous 1. Harold Cardinal était président de l'Associafaut adopter celles des cela à chaque fois que tion des Indiens d'Alberta à l'époque. c'est comme la terre 2. James O'Reilly était l'avocat des Indiens cri de Blancs. Ils disent que quelqu'un part à la pour nous. la Baie Ja~es lors des négociations de l'Entente de c'est cela, le droit chechasse. S'il y a un orila Baie James, passée avec le gouvernement canagnal dans le coin, les min. Il semble que les dien en 1976. gars partent chasser, tout simplement. Pas Blancs qui cherchent à nous convertir à leur 3. Mouvement religieux millénarisre utilisant, entre autres, des "formes culturelles indiennes". mal de jeunes ne comptent que sur leur "Église" ne choisissent pas les plus malins En f,üt, les tenants du New Age évacuent toute bonne étoile. Il n'y a pas que l'aspect techd'entre nous. Je crois que certaines peranalyse, historique, politique ou socio-éconosonnes ont abandonné tout espoir. C'est ce nique de la chasse qui entre en compte. mique de la réalité. Ce mouvement est vigoureumoment-là que ces gens-là choisissent pour C'est la même chose pour les trappeurs. Les sement dénoncé par !es rraditionalistes et les activistes indiens. les attirer à eux. Je crois c'est une question trappeurs qui comptaient beaucoup sur l'aide des hommes-médecine pour prendre de psychologie. Les gens croient en eux.


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