Apache

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nementale fournie aux éleveurs anglos est refusée aux Apaches. Les Apaches ont demandé à avoir leur propre fournisseur de fourrage pour le bétail communautaire, court-circuitant ainsi un intermédiaire, en vain. Le boeuf apache aurait pu aussi être subventionné par le gouvernement, si celuici avait réellement voulu un vrai développement de la réserve, mais une telle politique de subventions heurterait les droits acquis des anglos. Actuellement, le boeuf apache doit être vendu au "marchand de vaches" qui, le revend au fabricant de conserves, qui le revend au grossiste, qui le revend à l'~picerie tribale ••• qui le revend AU CONSOMMATEUR APACHE A DES PRIX PLUS ELEVES QU'A LA VILLE ! Pourtant, le gouvernement pourrait t.rès facilement subventionner une fabrique locale de conserves et garantir un marché, ne serait-ce ·qu'en fournissant l'armée ou même les agences, écoles et pensions du BIA: un tel plan profiterait à l'économie indienne, améliorerait le niveau de vie et rehausser~it l'image de marque de la tribu •••

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Round-up : la distribution Pour 80%, l'infime revenu individuel provient du "système de prévoyance sociale" de la "sécurité sociale" -rien à voir avec la "sécu" à la française!ou du crédit arraché auprès des entreprises tribales, ou encore de futures ventes sur crédit. Les éleveurs ne gèrent plus leurs troupeaux qui le sont à présent, le plus souvent, par de petites équipes de professionnels aidés par des JOURNALIERS que l'on n'embauche que pour la période du "Round Up"-rassemblement du bétail. Ainsi, un homme reçoit un crédit d'achat en magasin qui correspond à ce qu'il a gagné: par conséquent, bien que l'élevage soit une activité productrice de revenus, il ne débouche guère que sur une véritable aumône. Avec les élections tribales, vient régulièrement le temps des distributions d'argent, d'alcool, de biens publics et autres "faveurs"; les gens se montrent alors extrêmement attentifs à soutenir le "bon" candidat, car ce qui est en jeu, c'est le bien-être économique pour soi et sa famille. Avoir, dans ces conditions, au moins un membre de sa famille étendue qui soit élu s'avère être d'une grande importance économique; surtout pour qui n'a pas ou que peu de bétail.

L'asservissement par les dettes

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De nos jours, les quelques privilégiés qui ont un emploi durable travaillent soit pour le BIA soit pour le Conseil tribal (150 pour 2000 demandes). Pour tout autre emploi, on doit quitter la réserve -et s'engager par exemple dans l'armée US!- ou passer par le BIA pour être casé dans une zone urbaine de Los Angeles, San Francisco, Denver, Chicago ou Dallas. Le succès de telles aventures est exceptionnel, la plupart des "recasés" finissant presque toujours par se retrouver sur la réserve .. Même si, entre temps, ils ont obtenu des qualifications, il n'existe pas un marché de l'emploi POUR LES APACHES dans les petites villes anglos autour de la réserve; voilà donc les données sur lesquelles peut se baser la mise en scène des politiques tribales génératrices 30 de CORRUPTION.

Les sources de revenus dans leur ensemble sont très insuffisantes pour les besoins de la communauté; après la vente BI-ANNUELLE de bétail, les gains sont convertis sous forme de crédit au magasin/local; et l'on voit la "Prévoyance sociale" et la "Sécurité sociale~ rivaliser pour tirer un profit immédiat de ces ventes! Même les emplois sur la ferme à revenus bas, de bûcheronnage ou de travail à la mine deviennent introuvables. Décrocher un travail de bouvier à l'année est à présent devenu un grande chance .••


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