Les Colonies pendant la révolution : la constituante et la réforme coloniale.

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ÉTAT DE LA QUESTION EN 1780

À ces griefs, qu'il n'exprimait pas trop haut, Le commerce national en joignait d'autres, pour Lesquels il menait grand bruit auprès du gouvernement royal et auprès de la nation elle-même. C'étaient le rétablissement des compagnies privilégiées et la conclusion de traités de commerce avec l'Angleterre et les Etats-Unis. De Calonne avait-il été dupe ou complice en rétablissant, le 14 avril 1785, le monopole de la compagnie des Indes orientales? A la vérité l'arrêt du 13 août 1769). qui avait annulé le privilègiées de la grande Compagnie des Indes, n'avait pas entendu abolir Le principe des compagnies privilégiées. La Compagnie d'Afrique ou du Bastion de France renaît des cendres de la grande Compagnie dès 1770 ; la Compagnie du Cap-Nord ou de Guyane, pour la traite, est autorisée en 1777; un arrêt du 14 août 1777, confirmé par ordonnance du 4 juillet 1780, donne à la compagnie formée parle sieur Loliol, et malgré les protestations du commerce, le monopole du service postal m a r i t i m e . De Calonne pouvait donc revenir aux anciens errements pour le commerce de l'Inde, sans imposer au gouvernement une trop forte palinodie. Montesquieu, d'ailleurs, n'avait-il pas approuvé le principe et recommandé Le m o y e n ? Aussi, dès 1784, le chevalier de Boufflers obtient-il L'autorisation de reconstituer l'ancienne Compagnie du Sénégal avec le privilège de la traite des noirs, enlevé tout exprès 1

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1. Arch. colon., M é m . génér., X X I I , nos 21-39 et 38. 2. Cf. notre Hist. de la Question colon., p. 294.


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