Les Colonies pendant la révolution : la constituante et la réforme coloniale.

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APPENDICE

Robespierre (13 mai 1791) : « Du moment que dans l'un de vos décrets vous aurez prononcé le mot esclaves, vous aurez prononcé votre déshonneur et le renversement de votre constitution... Eh ! périssent les colonies, si vous les conservez à ce prix ! Je déclare que nous ne sacrifierons aux colons ni la nation, ni les colonies, ni l'humanité entière. » On voit que Robespierre n'a pas dit : « Périssent les colonies plutôt qu'un principe ! » et qu'il n'entendait pas marquer son dédain pour les colonies. La formule qu'on lui attribue en propre a été suggérée par Barnave et employée par Du Pont. La pensée était dans tous les esprits, au cours de cette discussion, où il s'agissait de savoir si les principes de 1789 seraient ou non étendus aux colonies. Mais les adversaires ont fait une arme du mot de Robespierre. Begouen, après Gouy d'Arsy et Malouet, disait, pour défendre le décret du 24 septembre : « Il est nécessaire, pour effacer l'impression de ce cri forcené dont deux fois les voûtes de cette salle ont retenti : « Périssent les colonies ! » — C'est ainsi que depuis le mot a toujours été répété, sans les réserves qui l'entouraient et sans le souvenir des discussions qui l'avaient préparé.


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