Les Colonies pendant la révolution : la constituante et la réforme coloniale.

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L'APPLICATION

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expédie à un commissionnaire de Hambourg avec ordre de réaliser un bénéfice de 10 à 1 2 0 / 0 . Mais, dès le mois de juillet, la baisse s'accentue au point que la vente ne peut se faire qu'avec perte. Le spéculateur attend, espérant que « les prix de ces denrées augmenteront au fur et à mesure des moindres produits des c o l o n i e s » . L e mois suivant, la baisse est devenue générale : le correspondant de Hambourg écrit, le 13 août : « Les cafés ont baissé jusqu'à 29 livres à Nantes et à Bordeaux; les sucres valaient 4.400 réaux à Lisbonne, il y a trois mois, et y sont tombés à 3.000 et au dessous 1. » La spéculation menaçait donc de tourner au désastre, lorsque de Septeuil fut arrêté, et son carnet saisi. De cet exemple on peut conclure que ni les réformes de la Constituante, ni même les malheurs de Saint-Domingue, n'ont produit le malaise des premiers mois de 1792. Ce malaise factice était une manœuvre contre-révolutionnaire, et c'est une injustice d'en tirer argument contre l'œuvre de la Constituante. Cette œuvre avait assurément des défauts; mais, loin de provoquer la ruine du pays, elle eût bien plutôt, comme le disait Montesquiou, assuré sa prospérité, si elle eût pu se développer et se réformer dans le calme d'une longue paix. 1 Cf. Recueil des P. J. de l'Acte énonciatif des Crimes de Louis Capet, réunies par la Commission des 21, et imprimé par ordre de la Convention nationale, 1792, in-8°, 64 p.


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