Les Colonies pendant la révolution : la constituante et la réforme coloniale.

Page 292

260

L'ÉTAT

D E S

P E R S O N N E S

verneur ergoter sur le Concordat et préférer l'appui dos Anglais a celui qu'ils o f f r e n t ? Ils attendirent u n m o i s ; puis, le 24 octobre, ils entrèrent à Portau-Prince et requirent, en vertu du Concordat, le renouvellement des corps élus et Leur participation aux élections. Les b l a n c s , déjà refroidis, hésitent, délibèrent, se réunissent en sections. Ils acceptent f i n a l e m e n t l a r e q u ê t e , mais n o n p a s avec l'unanimité que les mulâtres étaient e n d r o i t d'attendre ; u n e s e c t i o n , sur quatre, se refuse à donner satisfaction et veut différer. Cette attidude a i g r i t l e s e s p r i t s , et, d'une rixe particulière, nait un combat général, où La ville même faillit périr; u n incendie l'ut allumé, qui détruisit t r o i s c e n t s maisons. Les mulâtres se rassemblèrent enfin dans la campagne, s'organisèrent en armée, se coalisèrent, avec les officiers antirévolutionnaires et se mirent en devoir d'imposer partout l e u r programme. A Saint-Marc, à Léogane, a u Grand clan Petit-Houars, à Jérémie, à Cavalon, à S a i n t - L o u i s , les municipalilés furent de gré ou de force renouvelées Ce mouvement pouvait encore être, s i n o n arrêté, m o i n s régularisé. L a modération d o n t firent preuve l e s mulâtres, surtout d a n s le S u d , laissait tout espoir à une réconciliation ; il eût suffi d'un retour s i n c è r e d e s b l a n c s a u x sentiments qui avaient dicté l'arrêté du 20 septembre et les p a r o l e s de Gamat. Au lieu de cela, qu'arriva-t-il? A peine la discorde avait-elle éclaté à Port-audu

1. Rapport de 1-2 m a r s ) .

Tarbé, séance

du

29

février

1792

(Moniteur,


Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.