Les Colonies pendant la révolution : la constituante et la réforme coloniale.

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LES

MESURES

DE

RÉPRESSION

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venir directement. Cette intervention, au reste, était nécessaire, puisque les troubles étaient nés en grande partie de l'insuffisance de la première législation. Le Comité colonial, et après lui l ' A s semblée, avaient été, dans la matière, trop hésitants sur les principes et trop timides devant les préjugés. Ils n'avaient reconnu ni la liberté politique des noirs, ni l'exclusif métropolitain, pour ne pas déplaire aux colons ; ils ne les avaient pas non plus condamnés pour ménager les Amis des Noirs et les négociants. Ils n'en avaient pas moins donné aux Assemblées coloniales la plénitude des pouvoirs législatifs, pour la condition des personnes et le régime intérieur. Qu'y a-t-il d'étonnant à ce que les colons aient légiféré suivant leurs idées particulières, ou leurs préjugés, aient blessé les sentiments des défenseurs des droits de l'homme et les intérêts des négociants, aient agi comme des dissidents en croyant n'être qu'indépendants ? Il semble qu'un peu plus de ce doctrinarisme, qu'on incrimine, eût mieux fait l'affaire ; car il implique la netteté et la décision, qui ont surtout manqué. La Constituante sentit, en tout cas, qu'il fallait déterminer un point resté indécis. L'autorité de la métropole avait été méconnue; force était d'en définir et préciser la nature. Trois résolutions affirmèrent tardivement, mais brutalement, la prédominance métropolitaine. La Constituante annula les décisions entachées d'autonomie, cassa les Assemblées qui s'en étaient rendues coupables, envoya des commissaires, avec pleins pouvoirs, pour réprimer et gouverner. L e


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