Les Colonies pendant la révolution : la constituante et la réforme coloniale.

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L A CONSTITUTION

COLONIALE

Menou. au n o m des comités d i p l o m a t i q u e , colonial, militaire et de marine, demanda et obtint, le 19 octobre 1790, que le président fût délégué vers l e roi et lui représentât « que l a méfiance que l e s peuples ont conçue contre les ministres actuels apporte les p l u s grands obstacles au rétablissement de l'ordre public » . La discussion qui s'engagea sur cette p r e m i è r e c r i s e ministérielle, provoquée parlementairement, fut longue et assez confuse . Mais, quand Barnave, après avoir dénoncé l'impopularité de L a Luzerne aux colonies, s'écria : « Que ceux qui sont contents de l ' a d m i nistration d e s ministres s e lèvent ! » le seul m a r quis de Vaudreuil osa le faire. Aussi l e ministre incriminé dut-il démissionner, et ses collègues avec l u i . 1

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Quant a u x militaires, tout en manifestant son horreur contre l e s violences 3 et sa sympathie pour l e s officiers v i c t i m e s , l'Assemblée ne crut pas d e v o i r sévir contre les coupables. L'équipage d u Léopard, qui s'était solidarise a v e c l ' A s s e m b l é e de Saint-Marc et avait p r o v o q u é à Brest u n e r é v o l t e presque générale 4, fut d ' a b o r d menacé de

1. Séances des 19-21 octobre 1790 ; A r c h . parlem., X I X , 714-716, 728 ; Proc.-verb., n° 447, t. X X X I . 2. V . sa lettre assez digne dans les A r c h i v e s parlementaires, X I X , 764. 3. Séances du 25 avril et du 9 juin 1791. L'Assemblée « frissonne d'horreur » au récit du meurtre de Mauduit; — Arch. parlem., X X V , 335, X X V I I , 89. 4. N o t a m m e n t sur le vaisseau le Patriote, capitaine d'Albert, et dans la ville m ê m e contre le major de Marigny, 14-16 septembre 1790 ( A r c h . parlem., X I X , 92).


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