Les Colonies pendant la révolution : la constituante et la réforme coloniale.

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LA

CONSTITUTION

COLONIALE

agirent dans toutes les colonies simultanément. Les troubles se ressemblèrent partout et ne différ è r e n t que par l'intensité et la durée. La Guadeloupe, qui avait craint en octobre 1789 une révolte des noirs, fut à peine agitée par le changement de régime. L'Assemblée coloniale, formée avant le décret du 8 mars, avait envoyé de nouveaux députés en France et leur avait donné des instructions dignes du club Massiac : ils devaient soutenir les droits des colonies, ne pas laisser mettre en question le droit de propriété des colons, réserver aux assemblées coloniales la législation sur les noirs libres, etc. Mais les noirs libres étaient peu nombreux , et les blancs n'étaient pas divisés d'intérêts comme à la Martinique. L'Assemblée provisoire se trouva donc confirmée sans la moindre compétition ; le 28 août 1790, elle rédigeait une adresse à l'Assemblée nationale , où elle exprimait sa complète satisfaction du décret du 8 mars. Elle avait préparé un projet de constitution, où l'on pouvait voir, disait-elle, « que les colons de la Guadeloupe connaissent les droits que leur donne la Révolution, respectent ceux de la nation qui les protège et portent dans leur cœur l'amour qu'ils doivent à la mère-patrie et au digne monarque qui est son chef » . Le Comité colonial et l'Assemblée nationale elle-même ne manquèrent 1

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1. Arch, parlem., V I , 235. 2. 1.145 contre 11.852 blancs, d'après un mémoire de 1775 (Arch. colon., Mém. génér., X X I , n° 65) reproduit en appendice dans notre Histoire de la Question coloniale. 3. Lue par Chabert de la Charrière le 5 décembre 1790; — Arch. parlem., X X I , 232; Proc.-verb., n° 492, p. 5, t. XXXVIII.


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