Les Colonies pendant la révolution : la constituante et la réforme coloniale.

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LE COMMERCE DE

L'INDE

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la France, il oppose le principe même de la déclaration des droits : la liberté consiste à pouvoir faire ce qui ne nuit pas aux autres. Partant de là, il essaie de démontrer que le commerce de l'Inde, nuisant à nos manufactures, doit être régie, et qu'il ne peut l'être que par l'obligation des retours à Lorient. Si cela n'était pas. on ne pourrait exiger des ventes publiques pour les marchandises blanches, toiles rayées et à carreaux, et tout le tarif restait illusoire. « L e nœud de la question, conclut-il, est celui-ci : en spécifiant Lorient, vous favorisez vos manufactures et vos ouvriers contre tous armateurs, spéculateurs et négociants des marchandises de l'Inde ; si vous ouvrez tous les ports, vous sacrifiez aux armateurs les manufacturiers. Choisissez ! » L'assemblée n'admit pas une alternative aussi rigoureuse. M a l o u e t , dégageant ce qu'il y avait de juste dans les deux argumentations contraires et y ajoutant quelques sages considérations sur le commerce général, fit une proposition qui était de nature à concilier tout le monde. C'était de créer deux entrepôts au lieu d'un, l'un à Lorient, et l'autre à Toulon, ou dans tout autre port de la Méditerranée. De cette façon, la fraude pourrait être empêchée, le tarif serait appliqué et l'industrie du Midi aussi bien que le trafic méditerranéen seraient favorisés. 1

C'est à celte solution, en somme, que l'Assemblée s'arrêta. L'article 4 du décret projeté fut seul 1. Séance du 15 juillet ; Arch. parlem., X V I I , 91 sq. 9


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