Les Colonies pendant la révolution : la constituante et la réforme coloniale.

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LA

RÉFORME

COMMERCIALE

rêt des anciens actionnaires sur celui du commerce national ; car les marchandises entassées dans les magasins de la Compagnie n'ont pas payé de droits et se vendront de préférence à celles du commerce libre, qui ont acquitté les nouveaux tarifs. C'est ce que Ricard de Séalt mettait plus vivement en saillie quand il s'écriait : « Le décret rendant le commerce libre a été applaudi par tous les commerçants ; ils ont armé en confiance, et vous menacez de leur retirer cette liberté ! Et pour qui ? Pour quelques négociants de Lorient qui voudraient accaparer par les conséquences ce que vous leur avez refusé par la principe ! » A cette vive argumentation, le Comité, par l'organe de Gillet de la Jacqueminière, député de Montargis , n'opposa que de bien faibles raisonnements. Adopter le principe du « laissez faire, laissez passer, » dit-il, c'est favoriser le goût du luxe et de la frivolité et discréditer nos manufactures ; c'est accorder un privilège à l'Angleterre, qui ne manquerait pas de favoriser la contrebande des denrées de l'Inde. Il y a nécessité de fixer un port de retour pour exercer une plus rigoureuse surveillance. Cet argument fut plus amplement développé par Begouen, du Havre, qui avait naguère combattu le privilège de la Compagnie et qui abandonne ici la cause de ses confrères du commerce. A l'axione économique de Mirabeau, qui peut convenir à l'Angleterre, mais non à 1

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1. Séance du 19 juillet; Arch. parlem., X V I I , 197, sq. verb., n° 343, t. XXIV, p. 34. 2. Séance du S juillet; Arch. parlem., X V I , 753.

Proc-


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