Les Colonies pendant la révolution : la constituante et la réforme coloniale.

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LA

RÉFORME

COMMERCIALE

qu'on le supprime, et l'on verra ce commerce s'élever à 8Q millions. Begouen. du Havre 1, exprime une opinion qui essaie de concilier les plaintes des industriels de sa région et les intérêts de ses confrères du négoce. Il condamne, lui aussi, le commerce de l'Inde, bien moins utile que celui de l'Amérique, nuisible même à l'Europe, qui le sait. Mais il reconnaît que ce serait chimère de vouloir s'en passer. Si la France y renonçait, elle deviendrait tributaire de l'étranger pour une somme considérable. Elle doit donc le faire, mais le faire librement ; elle doit abolir un privilège qui est, quoi qu'on en dise, illégal et illégitime. Seulement il faut, rendre en primes et encouragements aux manufactures nationales de toiles de coton ce que la concurrence leur fait perdre. Guinebaud d e Saint-Mesmes. d e Nantes , rappelle que toutes les villes de commerce, comme les îles de France et Bourbon, ont protesté contre le privilège ; on ne peut hésiter, maintenant que l'on est débarrassé du despotisme ministériel, à donner à des plaintes légitimes une légitime satisfaction. Enfin, au dernier moment, on admit à la barre, sur leur demande, des députés extraordinaires de Bordeaux, qui vinrent lire une adresse d e négociants, revêtue de 5 0 0 signatures. Cette adresse se termine par cette solennelle déclaration : « Les négociants, tant calomniés, jurent sur l'autel de la patrie et 2

1. Séance du 2 avril; Arch. parlem , X I I , 519 sq. 2. Séance du 3 avril; Arch. parlem., X I I , 528 sq.


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