Les Colonies pendant la révolution : la constituante et la réforme coloniale.

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COMMERCE

DE

L'INDE

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plaidoyer en faveur de la Compagnie. Il soutint que le commerce des Indes ne peut se faire que par une Compagnie souveraine, armée, ayant une puissance territoriale, suivant le principe de Dupleix, et il en donna pour preuve l'activité des anciennes Compagnies. La seconde, affirma-t-il, ne fut supprimée en 1769 que pour favoriser les spéculations de deux particuliers, dont l'un était étranger, et l'autre, M. Boulin, voulait la convertir en banque d'escompte. Quant à la dernière qui est en cause, « en rapprochant, dit-il, son titre constitutif, ses profits, son influence politique dans l'Inde, ses moyens, ses justes espérances, ses engagements remplis, ses marchandises accumulées sur la foi publique, en improuvant quelques abus attachés à son organisation, mais étrangers à son commerce, je conclus qu'en justice, aussi bien qu'en politique, son privilège est encore préférable au commerce particulier 1. » Cette conclusion, appuyée sur des affirmations sans preuves, ne fit pas une grande impression, et le récit même de l'abolition de 1769, dont on lirait argument, fut nettement démenti le lendemain par le duc de Praslin, fils et cousin des ministres mis en cause . Avec les intéressés, quelques députés d'opinion moyenne essayèrent de sauver la Compagnie par des raisons plus ou moins originales. Le comte de Clermont-Tonnerre et Cazalèz demandèrent 2

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1. Ibid.; Arch. parlem., X I I , 519 sq.; Proc.-verb., n° 157, t. X. p. 13. 2. Séance du 2 avril, Arch. parlem., XII, 52S. 3. Séance du 2 avril; Arch. parlem., XII. 519 sq.


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