Les Colonies pendant la révolution : la constituante et la réforme coloniale.

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LA

RÉFORME COMMERCIALE

rellement, vint le défendre avec sa sophistique ordinaire. Il soutint qu'il n'était ni illégal, vu la date de sa création, ni illégitime, puisque le d é c r e t le maintenait en partie au profit de Lorient. Mais il ajouta qu'il était nécessaire comme moyen de pallier les maux causés au royaume par le commerce de l'Inde, qui fait perdre annuellement 15 millions et profite uniquement à l'Angleterre. Il conclut en demandant le maintien, mitigé par une taxe compensant l'exemption du droit d'induit et par un partage des bénéfices au-delà de 8 0/0 . Les jours suivants la bataille s'engagea très vive entre actionnaires, industriels et armateurs, et le commerce de l'Inde fut envisagé sous toutes ses faces. Les actionnaires de la Compagnie, pour défendre le privilège, ne trouvèrent pas d'arguments bien concluants. L'abbé Berardier, grandmaître du collège Louis-le-Grand, dut avouer qu'il manquait de compétence et s'appuyer sur le témoignage anonyme d'officiers ayant longtemps séjourné dans l'Inde. Suivant lui, le privilège devait être maintenu au moins jusqu'en 1792, parce que la Compagnie pouvait seule faire le commerce de l'Inde, nécessaire à la nation et passé dans les mœurs. Tout au plus consentait-il à ce qu'une commission de 4 membres fût chargée de surveiller les opérations2. Mais c'est le parlementaire Duval d'Epremesnil qui se chargea, dans un discours très étudié, de fournir le meilleur 1

1. Ibid., 512, s q . 2. S é a n c e du 2 avril 1 6 0 0 ; A r c h . parlera., X I I , 519 s q .


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