Les Colonies pendant la révolution : la constituante et la réforme coloniale.

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DÉCISION

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comptât les esclaves, signe de la richesse, pour établir la capacité électorale ; ils refusaient cette capacité aux non-propriétaires du sol, qui, en l'absence d'impôt personnel, ne sont pas contribuables; ils demandaient e n f i n , suivant le plan élaboré par la Société Massiac, et suivant la pratique déjà suivie, un député par chacune d e s 52 paroisses existantes pour les assemblées départementales, et 20 par chacune de ces dernières pour l'Assemblée nationale de l ' î l e ; ils n'admettaient même pas que ce qui avait été fait fût remis e n discussion ; ils exigeaient l'approbation pure et simple de l'existence et des actes des assemblées paroissiales déjà formées et de l'assemblée générale en formation à Saint-Marc ; ils déclaraient à l'avance que les colons ne se soumettraient pas aux ordres de convocation qui pourraient leur venir du ministre La Luzerne et de ses agents. Toutes ces prétentions furent exprimées d'une façon hautaine et sur un ton de menace. « Vous travaillez à perdre vos colonies ! » s'écria Cocherel en voyant repousser ses propositions. C'était annoncer que les colons aimeraient mieux rompre que p l i e r ; c'était provoquer la réplique que feront plus tard les défenseurs des idées révolutionnaires et d e l'unité nationale, et que l'histoire semble avoir seule retenue pour la leur reprocher. les denrées de première nécessité et les manufactures d'utilité et d'agrément leur manquent ; elles se trouvent dans une dépendance absolue de la France, qui les nourrit... Les colons sont les ennemis des commerçants français » (Arch. colon., M é m . généraux, X X I , n° 67). 7 I


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