Colonies françaises

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PATRONAGE DES ESCLAVES.

D a n s son adresse a u g o u v e r n e u r , le conseil colonial a r é p o n d u ainsi au p a r a g r a p h e q u i vient d'être cité : Extrait de l'adresse du conseil colonial de la Martinique, en réponse au discours du gouverneur.

«L'ordonnance du 5 janvier 1840 a reçu son exécution; mais, en s'y soumettant, les colons n'ont cédé qu'à la force ; leur volonté, leur répugnance n'a pu résister à la menace, quelquefois réalisée, de mesures violentes et illégales. Cette ordonnance n'en est donc pas moins restée un sujet de crainte et d'antipathie pour les colons, dont vous vous plaisez cependant, Monsieur le gouverneur, à reconnaître la sage et paternelle administration. » A son t o u r , le g o u v e r n e u r d e la M a r t i n i q u e a r é p o n d u en ces t e r m e s à cette p a r t i e d e l'adresse d u conseil colonial :

Extrait de la ré«J'aurais désiré trouver, dans l'adresse du conseil colonial, un exposé plus exact ponse du gouverneur des faits qui se rattachent à l'exécution de l'ordonnance du 5 janvier 1 8 4 0 . L'oppode la Martinique à sition à cet acte a été tout exceptionnelle; en lui donnant un caractère général, on l'adresse du conseil s'expose à rallumer des préventions à peine dissipées et qui pourraient avoir un colonial.

retentissement fâcheux dans la métropole (1). » GUADELOUPE. Avant d ' e n t r e p r e n d r e sa p r e m i è r e t o u r n é e d'inspection p o u r le p a t r o n a g e des esclaves, le p r o c u r e u r g é n é r a l d e la G u a d e l o u p e a a d r e s s é , le 3 m a r s 1 8 4 1 , aux m a i r e s d e la c o l o n i e , u n e circulaire o ù on lit les passages suivants : Circulaire adressée, le 3 mars 1841, par le procureur général de la Guadeloupe, aux maires de la colonie.

« En avril de l'année dernière j'adressai à tous les maires de la Guadeloupe, comme étant les fonctionnaires les plus propres à agir sur l'esprit public, une circulaire clans laquelle j e m'attachais à faire ressortir le but de l'ordonnance du 5 janvier 1 8 4 0 , et la portée qu'elle pouvait avoir pour l'avenir de la colonie. Accueillie dans un grand nombre de communes comme devait l'être une mesure de réparation et non de défiance, cette ordonnance n'a pas été partout, il faut le dire, également comprise. Aux yeux de quelques habitants, elle était rendue en dehors des pouvoirs de la Couronne, et se trouvait conséquemment entachée d'inconstitutionnalité. Pour les uns, elle paraissait inutile en même temps qu'attentatoire aux droits du maître; pour les autres, au lieu du bien, c'était le trouble qu'elle apportait, c'était le relâchement de l'obéissance et de la discipline; pour beaucoup, enfin, l'apparition du ministère public sur les habitations avait quelque chose d'inquisitorial, et l'on allait jusqu'à dire qu'elle était une flétrissure imprimée au pays.

(1) Depuis lors, une proposition tendant à demander au Roi l'abrogation de l'ordonnance du 5 janvier 1840 a été soumise au Conseil colonial par l'un de ses m e m b r e s ; cette proposition a été appuyée à l'unanimité. Les procès-verbaux des séances où elle a dû être discutée no sont point encore parvenus au département de la marine.


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