P A T R O N A G E D E S ESCLAVES.
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Travail. « Les noirs travaillent généralement neuf heures ou neuf heures et demie par jour. Ce temps est partagé par un repos d'une demi-heure ou d'une heure, le matin, pour déjeuner, et par un autre repos qui dure depuis midi jusqu'à deux heures. Les vieillards, les femmes enceintes et les enfants sont, partout, ou complétement exempts de travail ou employés seulement à des travaux compatibles avec leurs forces et leur état. » Régime
disciplinaire.
« La discipline s'exerce généralement avec beaucoup de modération ; souvent elle est paternelle et indulgente : là où elle est sévère, elle atteint rarement et ne dépasse jamais les bornes qui ont été posées à la justice du maître. « Il n'y a de cachots que sur sept des quarante-deux habitations que j'ai visitées ; la plupart sont en mauvais état et ne servent plus. Là où ils servent encore, ce n'est que dans des cas fort rares. J'ai fortement engagé les propriétaires ou géreurs à renoncer à ce mode de coercition et à y substituer une chambre de discipline. Tous ont paru se rendre à mes observations et sont disposés à entrer dans cette voie. «La peine du fouet, infligée dans toute sa rigueur, est extrêmement rare et ne s'applique guère qu'à de graves délits, que le maître punit en vertu de son pouvoir domestique, au lieu de dénoncer ces délits aux tribunaux. Le plus souvent le fouet est donné par-dessus les vêtements et de manière à faire peu de mal. L'esclave le reçoit debout. On donne ordinairement au commandeur (qui lui-même est un noir esclave) le droit d'administrer ainsi cinq ou six coups de fouet pour réprimer les manquements à la discipline qui demandent une punition immédiate. « La chaîne n'est en usage que pour punir le marronnage des nègres qui s'en sont fait une habitude. Elle est assez rarement employée. J'ai trouvé six individus subissant cette peine, qui sert en même temps à prévenir une fuite nouvelle. » S u r les 3 , 0 1 9 esclaves c o m p o s a n t les
ateliers visités par le p r o c u r e u r
d u Roi d u F o r t - R o y a l , ce m a g i s t r a t a constaté qu'il n'y avait q u e 27 esclaves en état d e m a r r o n n a g e . « Les ceps sont à la fois un châtiment et un moyen nécessaire pour tenir au repos les nègres qu'on veut guérir de maux de pieds. » Inspection des communes du Lamentin , du Francois et du Robert.
TROISIÈME JUILLET ET
DU
TOURNÉE ET
AOÛT
DU
PROCUREUR
1841
,
DANS
GÉNÉRAL LES
DE
LA
COMMUNES
MARTINIQUE, E F F E C T U É E , DU
LAMENTIN,
DU
EN
FRANÇOIS
ROBERT.
Exposé
préliminaire.
Dans sa t r o i s i è m e t o u r n é e d'inspection, le p r o c u r e u r général de la Mar-