Colonies françaises

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Il faut d'ailleurs prévoir le moment ( que la sollicitude du ministre rapprochera sans doute) où près de 100 enfants, qui attendent à la porte de l'école que les classes s'élargissent, pourront y être reçus. Force sera alors d'ajouter au nombre des maîtres, moins peut-être en raison du nombre absolu des écoliers que des divisions obligées de l'enseignement pour une masse aussi importante d'enfants. A la rentrée des classes, l'instruction chrétienne comptait 260 enfants : c'est à peu près ce qu'elle présente encore en ce moment ; le collége de Cayenne, dont le nombre désormais normal est de 60 à 7 0 , lui en a enlevé quelques-uns. Mais là n'est pas la cause de la faiblesse numérique de l'école des frères : elle est tout entière dans l'insuffisance du local, dont on a utilisé toutes les parties, même les moins propres à servir de classes, mais qui en l'état se refuse absolument désormais à toute augmentation dans l'effectif des enfants, au grand regret des frères et de l'administration. Il serait superflu, monsieur le ministre, de rappeler ici les moyens qui ont été proposés au département pour répondre, bien que dans des proportions encore trop restreintes, aux nécessités urgentes de ce service, à savoir : l'acquisition de la maison occupée en ce moment par l'école et la construction d'un bâtiment pour de nouvelles classes. Je dois me hâter d'ajouter que le supérieur des frères, dans une communication récente, a émis l'avis que je consigne textuellement ici : « Je crois qu'un des plus grands biens que l'on puisse faire, c'est d'admettre les enfants « à l'école dès l'âge de cinq ans, et cela pourrait avoir lieu avec assez de logement et un « nombre suffisant de frères. Je ne vois rien de plus efficace pour la moralisation que « de s'emparer de ces petits enfants pour leur donner, autant que possible, cette éduca« tion première si importante, et qui pourtant est à peu près nulle chez les parents. » Je ne partage pas l'avis du supérieur sur la convenance de recevoir les enfants à cinq ans. Cet âge est trop tendre; beaucoup d'enfants y sont encore trop faibles de corps et d'intelligence, pour qu'on puisse les assujettir à de longues études, sans préjudice pour leur santé et leur développement ; mais je ne verrais nul inconvénient à fixer à l'âge de six ans l'admission, q u i , sous l'empire de la règle adoptée en 1 8 4 3 , est de sept ans. J'aurais même réglé, sans plus tarder, la chose ainsi, si cette mesure, qui amènerait à l'école Go enfants de plus, ne devait rester sans effet par suite de l'insuffisance du local, circonstance contraire dont j'ai fait état dans ma correspondance du 8 novembre dernier, n° 4 3 o , et qu'il n'est au pouvoir que du Gouvernement et des Chambres de faire cesser en vue d'une notable amélioration. Le Gouverneur par intérim,

CADÉOT.

BOURBON.

Extrait

d'un rapport du Gouverneur de Bourbon sur l'administration pendant l'année 1844. (10

mai

de la colonie

1845.)

L'instruction se répand à Bourbon par le collége royal de Saint-Denis, par des institutions de jeunes garçons et de jeunes filles, par les soins des frères de la doctrine chrétienne et des sœurs de Saint-Joseph.


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