Colonies françaises

Page 128

122

PATRONAGE DES ESCLAVES.

qui prononce une peine contre les propriétaires coupables d'imprévoyance sous ce rapport. A Saint-Benoît et à Sainte-Rose, les vivres sont distribués en mêmes quantités qu'à Sainte-Marie. Toutefois l'alimentation y consiste dans l'emploi presque exclusif du riz; on y ajoute rarement du maïs ou du manioc pour varier la nourriture des esclaves. A Saint-André, c'est le maïs qui fait la base de la nourriture des noirs. Les proportions en grains et en racines y varient selon les ressources de l'habitant; mais en général la quantité et la qualité des vivres distribués ont paru suffisantes et convenables au magistrat inspecteur. Vêtements. Dans les 4 communes inspectées, les habitants fournissent annuellement deux rechanges à leurs noirs; d'autres n'en fournissent qu'un seul. Le magistrat inspecteur a remarqué un fort grand nombre de noirs dans un état de nudité presque complet, il donne à ce sujet les mêmes explications que celles qui sont consignées ci-dessus, pages 102 et 1 1 0 . Deux habitants de SainteRose lui ont déclaré qu'ils n'étaient point dans l'habitude de vêtir leurs esclaves, et qu'ils leur laissaient les dimanches et les jours de fêtes pour se fournir d'habillement. * Je n'ai point négligé de faire comprendre à ces habitants (dit le magistrat inspecteur) que les jours de dimanche et de fêtes appartenant aux esclaves, la remise de ces jours de repos ne les exemptait pas de satisfaire à l'obligation que la loi leur imposait de vêtir leurs noirs. Je leur ai prescrit en conséquence de remplir dorénavant ce devoir.» (Rapport du 13 décembre 1840.) Logement. Le magistrat inspecteur reproduit, quant à la construction des cases à nègres des à communes visitées et à leur mauvais état d'entretien, les observations consignées ci-dessus, page 103. Il ajoute que l'on voit des porcs, des poules et des lapins dans l'intérieur des cases de presque tous les esclaves, qui, malgré tous les inconvénients d'un tel voisinage, aiment mieux avoir ces animaux avec eux que de les laisser dans leurs enclos, où ils seraient bientôt enlevés par les voleurs. Le nombre des cases n'est point d'ailleurs, sur beaucoup d'habitations, proportionné à celui des esclaves; et souvent plusieurs individus, qui ne sont unis par aucuns liens, logent sous le même toit. Le


Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.