Colonies françaises

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BOURBON.

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couchent sur une natte, et l'humidité du sol, dans la saison des pluies, doit leur être très-nuisible. Chaque noir devrait être tenu d'avoir son cadre, dont la construction est prompte et facile ; et le maître devrait se montrer très-rigide sur ce point. » (Rapport du 1er août 1840.) bruts

Travail. Sur toutes les habitations visitées par le procureur du Roi (intérimaire) de Saint Paul, le travail de la terre commence avec le lever et finit avec le coucher du soleil; chaque journée de travail est coupée par deux heures de repos qui correspondent au déjeuner et au dîner : sur quelques habitations cette suspension de travail n'est que d'une heure et demie. En général on peut fixer à 9 heures et demie la durée moyenne du travail de la journée. Les dimanches elles jours de fêtes légales, les noirs ne sont soumis à aucun travail, à l'exception de la corvée du matin. «J'ai particulièrement recommandé aux agents de police placés sous mes ordres (dit le magistrat inspecteur) de me dénoncer directement tout habitant chez lequel cette corvée, consacrée par l'usage et par des nécessités domestiques, serait prolongée au delà de 9 heures du matin et s'appliquerait à d'autres soins qu'à la préparation des aliments, aux provisions d'eau et de bois pour la journée, à l'apport du fourrage nécessaire aux animaux, etc. en faisant observer qu'elle ne doit jamais s'étendre au travail de la terre ni à celui des sucreries.» (Rapport du 1er août 1840.) Partout les femmes enceintes sont exemptes du travail de la terre, à partir du huitième mois de leur grossesse ; elles ne sont soumises, pendant le dernier mois, qu'à quelques occupations purement domestiques. Elles ne quittent ordinairement l'hôpital ou la case où elles sont accouchées que vingt jours après leur délivrance. Le magistrat inspecteur a vu plusieurs négresses travaillant aux champs avec leur nourrisson enveloppé d'un pagne et attaché sur leur dos. Cet usage n'est pas général, mais le magistrat pense qu'il devrait être partout sévèrement proscrit. « Le travail des sucreries ( dit le même magistrat) est considéré en Europe comme très-pénible, et il est incontestable qu'il a ce caractère. Il est cependant très-recherché par les noirs , et il est probable qu'il compense par de réels avantages le surcroît de fatigues qu'il impose. Les noirs sucriers sont toujours bien portants et d'un remarquable embonpoint à la fin de la manipulation. La division par escouades et le travail par quarts, dans l'intérieur des sucreries, est une mesure commandée par l'humanité et par l'intérêt bien compris du maître. L'emploi des chaudières à soupapes, base de l'appareil appelé batterie à la Gimart, a sensiblement amélioré la position EXPOSÉ SOMMAIRE.

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