Rapport au Président : États Généraux de Guyane

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la Guyane, le KPLD qui était composé de plusieurs associations, de plusieurs syndicats, des syndicats de professionnels, des syndicats de l’Éducation, de l’UTG, du GRAFOGUY pour le foncier, etc., ce collectif a pris la tête du mouvement et a conduit les discussions avec le préfet de la Guyane qui a amené d’abord à une réunion la nuit du 2 au 3 avril 2017. Alors cette nuit qui s’est terminée à deux -trois heures du matin, a vu se réunir au sein du salon de la préfecture des nombreuses personnes et je suis surprise aujourd’hui qu’il y ait si peu- nous vous remercions d’être là tous ceux qui ont pu se déplacer- mais en ce qui concerne le mouvement et les revendications, beaucoup plus de personnes auraient dû être présentes, dans la mesure où l’Accord de Guyane va se terminer par une revendication pour un changement de statut et par la consultation populaire pour ce changement de statut. Pour revenir sur la nuit du 2 au 3 avril 2017, onze pôles se sont réunis, pôle sur la santé, sur la justice et la sécurité, sur l’éducation, sur la culture, sur les peuples autochtones, et le Barreau de Guyane a été extrêmement présent dans ces discussions. Maître Sagne était dans le pôle autochtone, maître Leblanc était dans le pôle foncier, Maître Robo Cassildé Bâtonnier et un magistrat étaient présents dans le pôle sécurité. Le Barreau a pris sa part dans cette revendication collective et a participé à toutes les marches qui ont eu lieu à cette période. Les revendications étaient importantes. L’exemple de la première, revendiquée par le pôle santé était celui du projet de vente du CMCK à une entreprise privée. Il y avait également la possibilité pour le CHAR (centre hospitalier Andrée Rosemon) de recevoir des sommes extrêmement importantes, la délégation en urgence de 20 millions d’euros pour les fournisseurs. Il faut rappeler que le CHAR, principal hôpital public de Guyane ne payait pas les fournisseurs, lesquels fournisseurs avaient des difficultés importantes. Une somme de 40 millions d’euros était aussi demandée pour moderniser l’hôpital. Il avait été demandé aussi une somme importante pour le Centre hospitalier de l’Ouest guyanais qui est en construction actuellement. Il était demandé également des renforts multiples de gendarmes et de policiers, il était aussi demandé un commissariat à Kourou et un commissariat à Saint-Laurent-du-Maroni. Le gouvernement proposait d’ailleurs la construction d’un tribunal de grande instance à Saint- Laurent du Maroni, ainsi qu’une prison et c’est au cours de cette nuit qu’il a été indiqué au préfet qui était présent, que la revendication de la Justice en Guyane datait de 2004, et qu’il fallait une Cité judiciaire en Guyane, pourquoi ? Parce que les mouvements sont nés de l’insécurité qui régnait. Il y avait eu d’abord l’assassinat de Monsieur Patrice Clet le 8 novembre 2016, puis l’assassinat d’un jeune homme Monsieur Tambour à la cité Eau lisette, et c’est là et à ce moment-là que s’est constitué le mouvement qui sera extrêmement important dans cette lutte pour les droits en Guyane, ce groupement s’appelle « les 500 frères ». Un groupement qui est apparu cagoulé, composait ce mouvement. Il était à l’avant des marches à Cayenne et à Kourou. L’insécurité était ce qui pesait le plus sur les Guyanais, ce qui a fait que la révolte a été immédiate et extrêmement importante. Au fur et à mesure que les pôles se sont constitués, il s’est avéré que la Guyane avait un retard de plus de 50 ans. Ce retard a été consigné dans l’Accord de Guyane. C’est ainsi que le gouvernement a reçu cet Accord de Guyane qui a été signé d’abord par la Ministre des Outre-mer qui était Madame Ericka Bareights, par le Kolectif Pou La Gwiyann Dékolé, par la Collectivité Territoriale de Guyane, par son président, par l’association des maires de Guyane et par tous les parlementaires de Guyane. Donc ce mouvement est né d’un ras-le-bol. Tous estimaient qu’il y avait un blocage des institutions, que personne ne pouvait faire face aux difficultés immédiates de la population et c’est dans ces conditions qu’il y a eu aussi des revendications sur le foncier où il a été demandé 250 000 hectares et cela a été transformé par la demande de rétrocession de la totalité du foncier à la Collectivité Territoriale de Guyane. Ces revendications se sont un peu atténuées parce qu’il y a eu des dissensions. D’abord vous avez constaté qu’au lieu des États Généraux qui avaient été demandés par la population, le gouvernement et l’État a proposé ce qu’on appelle les Assises, même pas les Assises de la Guyane, mais les Assises de l’outre-mer.

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