Rapport au Président : États Généraux de Guyane

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Ce document est issu des États Généraux de 2001. La majorité du congrès des élus avait approuvé ce texte. Le contexte tant politique que social ayant évolué, des changements ont déjà été apportés au texte initial qui doit encore être travaillé. Ce statut doit comporter les modalités de gouvernance (monocéphale comme actuellement en Guyane, ou bicéphale comme actuellement en Martinique) ; les modalités de scrutin ; la déclinaison des compétences attachées aux différentes collectivités et les délégations de services. « Un nouveau statut permettrait de s’émanciper petit à petit de la France, sans demander dès à présent une autonomie totale ». Mais quelle que soit l’évolution statutaire proposée, il est apparu nécessaire que les élus soient dotés de moyens financiers adaptés et d’une ingénierie conséquente et performante afin d’assumer leurs compétences et de se détacher progressivement de l’expertise des fonctionnaires de l’État. Le prochain congrès des élus devra valider le Projet Guyane issu des États Généraux de la Guyane dont la demande d’évolution statutaire. Le congrès pourra saisir le gouvernement afin que la population se prononce sur une évolution statutaire comme cela est inscrit dans l’Accord de Guyane publié au journal officiel du 2 mai 2017.

Compte rendu des interventions 1ère intervention Maître Louzé-Donzenac après avoir salué l’organisation des EGG de l’avoir invitée « Un travail de groupe qui se déroule depuis février 2017 avec la mobilisation des transporteurs et des agriculteurs de Guyane. Deux groupes qui se sont les premiers révoltés, car souffrances importantes dues à leurs attentes notamment des sommes importantes qui leurs étaient dues, mais non versées. Il y a eu à ce moment le blocage de la CTG par les transporteurs, celui de la Direction de l’agriculture et de la forêt par les agriculteurs, lesquels ont d’ailleurs inondés la préfecture de purin afin de montrer leur mécontentement. Les choses se sont ensuite amorcées, jusqu’aux « deux marches historiques qui ont réuni, dans les rues de Cayenne et de Saint-Laurent-du-Maroni, des milliers de Guyanais. Ces manifestations faisaient suite à de longues années de mise en garde des élus, et de revendications de la population qui se sont intensifiées en 2016. Ils exprimaient ainsi un sentiment d’abandon par la république et ont revendiqué un traitement juste et équitable des difficultés et défis auxquels la Guyane doit faire face. Le mouvement traduisait une demande de plus de considération par la République et une volonté des Guyanais de prendre en main leur destin pour relever le défi du développement et valoriser le potentiel du territoire guyanais ». Cette marche s’est accompagnée d’abord du blocage entier par des barrages, par des sitting dans les différents ronds-points de Cayenne et de Guyane, et on a même pu assister à un barrage sur l’Oyapock exercé par des Amérindiens de Saint-Georges et de Camopi. Le gouvernement a dû réagir, pas trop rapidement, mais a dû réagir, et a envoyé une délégation interministérielle conduite par Jean-François Cordet, ancien préfet de Guyane, chargé de préparer les discussions avec le collectif qui s’était créé ; le collectif qui se nommait « Pou La Gwiyann Dékolé » (KPLD). Il y a eu également le mouvement sur la base spatiale de Kourou et les élus de la commune de Kourou avaient commencé à marcher vers le CSG et avaient été victimes de jets de gaz lacrymogène alors qu’ils allaient dignement et pacifiquement vers la base de Kourou. Tout cela a réveillé la révolte de la population, laquelle a estimé qu’il y avait des choses qui se passaient et qui étaient extrêmement graves. Donc pendant que les barrages paralysaient totalement l’économie de

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