Rapport au Président : États Généraux de Guyane

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détournés de leur objet. Des mesures sont demandées aux représentants du peuple et à l’État, pour agir contre ces phénomènes, dont le développement de réseaux divers, qui impactent la société et pèsent sur le service public guyanais. La Guyane peut-elle longtemps encore accueillir sans compter ? Une des revendications du mouvement social exigeait le contrôle des frontières, permettant alors au pays d’absorber ou de renvoyer chez eux le cas échéant, les étrangers entrés illégalement. Les flux importants tendent à mettre en péril une cohésion sociale fragile dans une société guyanaise ou plus de la moitié des habitants n’est pas née en Guyane. Par conséquent, le débat a réclamé sur ces points, des mesures publiques opérationnelles, dont des accords internationaux adaptés – ces derniers devraient être alors respectés par les pays voisins. Les représentants de l’État n’ont pris part à aucun moment aux débats sur ces sujets pour lesquels les seuls élus de la CTG, représentants de la police municipale et les maires ne pouvaient parfois répondre. Le second bloc met en avant les questions du développement économique, social et environnemental du pays et de sa capacité à créer des emplois durables, à développer des compétences professionnelles locales et à les payer en conséquence. Dans ce groupe se placent la question foncière et de l’habitat, celle de l’éducation, de la santé, de l’énergie, de la valorisation des ressources naturelles, de la culture comme fondement de l’identité d’un peuple, de l’action extérieure et de la coopération, de la fiscalité et du positionnement stratégique de l’assemblée de Guyane au sein des grandes entreprises présentes sur le territoire. Le constat a été partagé par les participants, celui d’un territoire où l’industrie spatiale obtient des résultats économiques et financiers notoires, alors que les secteurs hors celui de l’import de marchandises de consommation connaissent des difficultés malgré les mesures d’accompagnement économique diverses. Le défi d’une économie locale confrontée à un développement démographique conséquent met le développement économique, social et environnemental en pole position des efforts considérables à produire notamment dans le secteur productif ainsi que dans ceux des nouvelles niches économiques de la transition numérique, de la transition énergétique et de l’intelligence économique, afin d’absorber le stock des demandeurs d’emploi et des nouveaux entrants, parmi lesquels des jeunes diplômés, sur le marché du travail guyanais. Le débat après avoir martelé sur l’importance d’une stratégie et d’une identité économique pour la Guyane, a ainsi demandé la protection de l’emploi local et la préférence à l’embauche, a souligné l’importance de la commande publique dans l’économie et un rôle des établissements financiers encore insuffisant. Cette stratégie permettant aux entreprises de s’inscrire chacune dans son domaine, dans une synergie de mesures et d’acteurs, organisée, réfléchie, efficiente surtout. Enfin, le débat a exigé la libération du foncier, après que de nombreux témoignages de socioprofessionnels aient démontré à quel point la non-maîtrise du foncier est une authentique gabegie qui obère le développement pérenne des activités économiques. L’exemple d’un grand projet comme Montagne d’or, est venu illustrer le dilemme devant lequel se trouvent les Guyanais. Les attentes de retombées directes ou indirectes, comme les emplois spécialisés rémunérés, des kilomètres de pistes ouvertes avec l’opportunité de mobiliser des constructeurs de route, d’aménageurs pour la viabilisation des terrains accessibles dès lors que les pénétrantes seront créées, pour structurer les réseaux d’adduction d’électricité notamment, des formations techniques, etc., sont telles, que le poids des effets des procédés d’exploitation aurifères utilisés qui fondent l’essentiel de l’appréhension dirigée contre le projet, devient mineur. Le débat a mis en avant cependant au moins trois points, celui de la demande formulée de participation au capital des sociétés minières, de la collectivité territoriale de Guyane couplée à la constitution d’un fonds minier, celui des nombreuses interrogations relatives aux effets sur l’environnement et l’impact sur la santé humaine, à l’instar de l’exploitation du spatial en Guyane et enfin celui du quasi-effacement devant le débat passionné de Montagne d’or du pillage des tonnes d’or guyanais par les garimpeiros

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