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RÉPUBLIQUE
C H R É T I E N N E
norés du titre de ses plus fidèles v a s s a u x ,et ayant accompagné celle faveur des plus grandes marques de confiance, en les déclarant la barrière du Paraguay contre le Brésil, nouvellement détaché de la couronne d ' E s p a g n e ,par une suite de la révolution du Portugal, et contre les nations indiennes ennemies des Espagnols, ce prince renouvela en même t e m p s , le privilége qui les exemptoit de tout autre service que du sien et du tribut que payoient les autres Indiens; il se contenta de demander pour le droit de vasselage, que les hommes seuls, depuis l'âge de dix-huit ans accomplis, jusqu'à cinquante, payassent à son trésor un écu par tête. Ce fut le comte de Salvatierra, vice-roi du P é r o u , qui régla ce tribut par ordre du roi. Au r e s t e , les services qu'ils n'ont point cessé de rendre depuis ce temps-là, et dont nous aurons souvent occasion de parler, services qu'ils rendent non-seulement sans recevoir aucune p a y e , mais encore à leurs frais, excèdent de b e a u c o u p ,le tribut qu'on lève sur tous les autres, Indiens vassaux de la couronne d'Espagne. Tout cela fut encore confirmé en 1 6 6 3 , par un décret du même Philippe I V , qui régloit que sur ce tribut seroient prises les pensions que la caisse royale donnoit pour l'entretien et la subsistance d'un missionnaire dans chaque bourgade; car lorsqu'il y en a d e u x , ce qui est assez ordinaire, et presque toujours nécessaire, ce sont les maisons de la province qui fournissent à l'entretien du second, et à celui de deux supérieurs généraux de la mission, dont l'un fait sa résidence dans les réductions du Parana, et l'autre