Choix des lettres édifiantes écrites des missions étrangères. Tome 8, volume 2. Partie 2

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s i e r s , qu'ils ignorent jusqu'aux moyens de se p r é cautionner contre les injures de l'air. Ils ne connoissent que deux manières de se faire traiter dans leurs maladies : la première est de faire sucer la partie où ils sentent de la douleur, par des gens que les E s pagnols ont appelés pour cette raison Chupadores. Cet emploi est exercé par les caciques, qui sont les principaux de la nation, et qui par là, se donnent une grande autorité sur l'esprit de ces peuples. Leur c o u tume est de faire diverses questions au malade : O ù sentez-vous de la douleur, lui demandent-ils? E n quel lieu êtes-vous allé immédiatement avant votre maladie? N'avez-vous pas répandu la chicha ( c ' e s t une liqueur enivrante dont ils font grand cas)? N ' a vez-vous pas jeté de la chair de cerf, ou quelque morceau de tortue? Si le malade avoue quelqu'une de ces choses : Justement, reprend le m é d e c i n , voilà ce qui vous tue ; l'ame du cerf ou de la tortue est entrée dans votre c o r p s , pour se venger de l'outrage que vous lui avez fait. L e médecin suce ensuite la partie affectée, et au bout de quelque t e m p s , il jette par la bouche une matière noire : V o i l à , dit-il, le venin que j'ai tiré de votre corps. L e second remède auquel ils ont recours est plus conforme à leurs mœurs. Ils tuent les femmes i n diennes qu'ils s'imaginent être la cause de leur m a l , et offrant ainsi par avance, celte espèce de tribut à la m o r t , ils se persuadent qu'ils sont exempts de le payer pour eux-mêmes. Comme leur intelligence est fort b o r n é e , et que leur esprit ne va guères plus loin que leurs sens, ils n'attribuent toutes leurs maladies


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