Choix des lettres édifiantes écrites des missions étrangères. Tome 8, volume 2. Partie 2

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b l e s , et les autres petits présens que je leur destinois lorsque je me verrois établi parmi eux. Pendant ce t e m p s - l à , je n'avois pas d'autre logement que le toit de paille qui étoit au milieu de la p l a c e , et c'est où je prenois le repos de la nuit ; mais je m'aperçus q u e , pendant mon s o m m e i l , ils m e déroboient, tantôt une chose, tantôt une autre. Je découvris peu après, que tous leurs entretiens ne rouloient que sur le retour de mon Indien, et qu'ils laissoient entrevoir le dessein qu'ils avoient de piller mon petit bagage à son arrivée, et ensuite de me donner la mort. Je sus même q u e , vers le temps où l'Indien devoit arriver, quelques-uns d'eux étoient allés sur son passage, et que l'ayant attendu inutilement pendant deux jours et deux n u i t s ,ils s'étoient retirés; d'ailleurs, ils procédoient avec une si grande lenteur à la construction de ma cabane, qu'on voyoit assez qu'ils ne cherchoient qu'à m'amuser. Tout cela me fit prendre le parti de quitter pour un temps leur bourgade : je pris pour prétexte l'inquiétude où me jetoit la longue absence de mon Indien qui auroit dû être r e v e n u ,et je leur promis que mon retour seroit plus prompt qu'ils ne p e n s o i e n t , et qu'ainsi ils achevassent au plutôt ma c a b a n e , afin qu'en arrivant chez e u x , elle fût toute prête à me recevoir. Je vis bien qu'ils n'étoient pas c o n t e n s , et je lisois clans leurs yeux la crainte qu'ils avoient que leur proie ne leur échappât. Je partis de Caysa un peu avant le coucher du s o l e i l , pour éviter les chaleurs excessives de ce climat. Je vous avouerai, mon révérend p è r e , que je crus


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