Choix des lettres édifiantes écrites des missions étrangères. Tome 8, volume 2. Partie 2

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m i s s i o n s

parole. Je le priai de manger un peu de ce que je lui présentons; mes invitations furent inutiles. Un de ses compagnons me dit en son langage : Y pia aci, ce qui veut dire également, il est en c o l è r e ,Ou bien il est malade. Je Es semblant de ne l'entendre que dans le dernier sens, sur quoi je lui tâtai le pouls ; mais l u i , retirant brusquement son bras : « Je ne suis » point malade, me dit-il. — H o ! tu n'es point ma» l a d e , lui dis-je, en éclatant de r i r e , et tu ne veux » point manger, tant pis pour t o i , tes compagnons » en profiteront. A u reste, quand tu voudras man» ger, tu me le diras » . Cette réponse, mêlée d'un air de m é p r i s , fit plus d'impression sur lui que toutes mes caresses ; il commença à me parler et à rire avec moi ; il commanda même à ses gens de m'apporter à b o i r e ,et il me régala de ses épis de maïs, dont il avoit fait provision pour son voyage. Comme j'avois mis notre capitaine en bonne h u meur, je crus qu'il n'auroit plus de difficulté à souffrir que j'allasse à sa bourgade ; mais tout ce que je pus obtenir de l u i , c'est qu'il feroit prier son onc l e , qui en étoit le principal c a p i t a i n e ,de se rendre au lieu où nous étions, et i l lui envoya en effet un de ses frères; mais sa réponse fut qu'il n'avoit pas le loisir de venir nous t r o u v e r , et que nous eussions à nous retirer au plus vîte. L e pere Pons prit les d e vants avec un des deux Indiens chrétiens qui nous resl o i e n t , car les quatre autres nous avoient abandonnés. Je demeurai encore quelque temps avec e u x ,


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