Choix des lettres édifiantes écrites des missions étrangères. Tome 8, volume 2. Partie 2

Page 200

V A R I É T É S .

453

Reproduirez-vous devant vos juges ces deux textes s a c r é s , qui au premier aspect vous ont paru si v i c -

torieux ? Vous avez été rachetés , ne vous rendez pas les esclaves des hommes ; et celui-ci : en Jésus-Chrifa il n'y a plus d'esclave ni d'homme libre. Neque servies neque liber. ( Corinth. V I I . a 5 : ad Gal. I I I . 28. •

Doctrine s u b l i m e ! qui nous apprend que dans l'ordre moral et diviu , la religion établit une égalité parfaite entre les h o m m e s ; ce mérite seul a s s i g n e à chacun sa véritable place. O u i , m o n s i e u r , cet e s clavq^fcii est à vos p i e d s , s'il vous est supérieur en v e r t u s , est plus grand q u e v o u s . L a Providence vous le m o n t r e chargé des chaînes d e sa captivité ; mais aux yeux de D i e u , dans les principes d e la nature et d e la religion, cet infortuné est votre égal ; c o m m e v o u s , l'enfant de D i e u , il est votre frère dans l'ordre d e la religion : si vous êtes son maître , dans l'ordre de la société vous devez avoir pour lui le c œ u r , les s o i n s , la tendresse d'un père , vous êtes c o m p t a b l e à Dieu d e son bonheur. C e p e n d a n t , monsieur , n'allez pas en conclure , q u e de chrétien à chrétien il n'y a plus d ' e s c l a v e , ni m ê m e de chrétien à un h o m m e infidèle. L a loi q u i montre au colon la nature et l'étendue de ses devoirs envers les esclaves , n'anéantit pas la légitimité d e s a p u i s s a n c e , et les droits qu'il a de les tenir en état d e servitude. D i e u , créateur de la nature , est en m ê m e t e m p s le fondateur de la société ;^clle ne peut s ' o r ganiser , se maintenir sans les loix de la s u b o r d i n a tion et des distinctions sociales. Quelle

contradic-


Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.