Choix des lettres édifiantes écrites des missions étrangères. Tome 8, volume 2. Partie 2

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avec f r a c a s , un joug qui leur paroîtra d'autant plus pesant, qu'il contrarie sans cesse leurs g o û t s , sans offrir aucune compensation ; et qu'ils ne soient bientôt impatiens de se soustraire à la puissance suprême de la métropole, qui s'est réservé le droit exclusif de faire leurs l o i x , de régler la justice distributive et administrative, celle de police et de l'état des personnes. N'est - ce pas en vertu de cette prérogative, que la France républicaine a voulu qu'un peuple barbare et sauvage, qui ne connoît ni le travail, ni l'honneur, ni la h o n t e , qui n'a point de patrie, qui n'a aucun b e s o i n ,fût l i b r e , et formât une république sous la forme la plus démocratique? Elle a v o u lu enfin qu'il fût réglé et gouverné comme un peuple ancien et civilisé, à qui un climat tout différent commande tous les efforts de l'esprit et du corps ( 1 ) . C'est en vertu de ce d r o i t , que la France républicaine, après avoir vendu à beaux deniers comptans, une population de cinq cent mille esclaves, avoit ordonné qu'ils fussent libres et salariés, sans aucune considération pour l'équité la plus commune envers les colons. E t qu'elles ont été les suites inévitables de ces spéculations révolutionnaires ? des scènes d'horreur dont le récit fait frémir l'humanité. Pour justifier

(1) Soyons justes ; n'accusons point la France, même révolutionnaire,d'une erreur monstrueuse qu'il ne faut imputer qu'à la faction qui s'étoit emparée à cette époque, des destinées de sa patrie.


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