Choix des lettres édifiantes écrites des missions étrangères. Tome 8, volume 2. Partie 2

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R É P U B L I Q U E

C H R É T I E N N E

en ont fait périr un nombre infini. Il est vrai qu'avec le secours des armes à feu ils n'ont plus rien à craindre de la part des autres Indiens ; mais leurs longues et fréquentes absences pour le service du r o i , n'ont pu encore les garantir de certaines maladies épidémiques, qui ont réduit quelquefois des bourgades entières à la moitié de ses habitans : c'est ce qui a souvent trompé bien des personnes q u i , voyant les rôles d'une a r m é e , les coffres du r o i , les années s u i v a n t e s ,pour le t r i b u t , ne savoient point ou ne vouloient point faire a t t e n t i o n , que le nombre des t r i b u t a i r e s , non-seulement n'étoit pas a u g m e n t é , comme ils le supp o s o i e n t ,mais étoit même considérablement diminué. Les plus ordinaires de ces m a l a d i e s , auxquelles on donnoit souvent le nom de peste, parce qu'elles devenoient en peu de temps générales, sont la petite v é r o l e , le p o u r p r e , les fièvres m a l i g n e s ,et une quat r i è m e , dont on s'est contenté de nous dire qu'elle est accompagnée de douleurs très-aiguês. Toutes sont d'autant plus dangereuses, que ces Indiens ne prennent d'eux-mêmes aucune p r é c a u t i o n , et qu'il est assez difficile de leur faire prendre celles qui sont nécessaires, ou pour les prévenir, ou pour en arrêter les progrès ; qu'ils n'ont ni m é d e c i n s ,ni d'autres chirurgiens que quelques frères jésuites pour toutes les r é d u c t i o n s ,et qu'on n'a pu encore y établir des h ô p i t a u x ,ni de bons pharmaciens. Les missionnaires y suppléent, autant qu'il leur est p o s s i b l e ,de leurs


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