Choix des lettres édifiantes écrites des missions étrangères. Tome 8, volume 2. Partie 2

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gurent les malheurs qui doivent arriver, et de l à , ils jugent souvent que les Espagnols sont prêts à faire des irruptions sur leurs terres. Celte appréhension seule est capable de les faire fuir bien avant dans les montagnes : alors les enfans se séparent de leurs pères, et les pères ne regardent plus leurs enfans que c o m m e des étrangers. Les liens de la n a t u r e , qui sont connus des bêtes m ê m e s , n'ont pas la force de les unir ensemble : un père vendra son fils pour un couteau ou pour une hache ; c'est ce qui faisoit craindre aux missionnaires de ne pouvoir réussir à les rassembler dans des bourgades, ce qui est absolument nécessaire, car il en faut faire des hommes avant que d'en faire des chrétiens. Après avoir donné une connoissance générale des mœurs de celte n a t i o n , il faut parler de la manière dont l'Evangile lui fut annoncé, et de ce qui donna lieu aux Jésuites d'entrer dans le pays des Chiquites. Leurs vues ne s'étoient pas tournées d'abord de ce côté-là, ils ne pensoient qu'à la conversion des Chiriguanes, des Matagayes, des T o b a s , des M o c o b i e s , et de diverses autres nations semblables. On avoit choisi le collége que don Jean Fernandez de C a m p e r o , mestre de camp et chevalier de l'ordre de Calatrava, avoit fondé dans la ville de Tarija, qui se trouve dans le voisinage de toutes ces nations, , pour y faire un séminaire d'ouvriers évangéliques, propres à porter la foi chez tant de peuples infidèles. L e père Joseph-François de * A r c e , et le père Jean-Baptiste de C é a , entrèrent les premiers chez les Chiriguanes,


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