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R É P U B L I Q U E
C H R É T I E N N E
femmes ; ils sont même séparés par classes, suivant leur â g e ; et chaque classe a des i n s p e c t e u r s , qui veillent à ce que tous se tiennent dans les règles de la plus exacte modestie. C e u x , qui ont inspection sur les enfans, tiennent à la main de longues baguettes pour les avertir, quand ils les voient s'écarter tant soit peu de leur devoir. Enfin on a pratiqué de chaque côté, des portes, par lesquelles tous puissent entrer et sortir sans se confondre. On a pu c o m p r e n d r e , par ce que j'ai dit du goût naturel qu'ont ces Indiens pour la m u s i q u e ,que les missionnaires ne pouvoient pas manquer d'en profiter, pour engager les infidèles, que la curiosité ou quelque autre sujet conduisoit dans les réductions, à se faire chrétiens, et ceux qui l'étoient d é j à , à s'affectionner au service divin ; c'est pour cela qu'on a mis en chant toute la doctrine chrétienne, et on s'en est bien trouvé. Un goût même si décidé sunp o s e , ou indique de grandes dispositions ; et c'est encore ce qui a déterminé à établir dans chaque b o u r g a d e ,une école de plein-chant et de musique. On y apprend à toucher toutes sortes d'instrumens, dont l'usage est permis dans les églises ; et on a été étonné de voir que sur la simple inspection de ceux qu'on avoit fait venir d ' E s p a g n e , ils ont appris d'eux-mêmes à les faire dans la perfection, et qu'il leur a très-peu coûté pour les savoir toucher comme les maîtres. Ils ont appris à chanter sur les notes les airs les plus difficiles, et on seroit presque tenté de croire qu'ils chantent par instinct comme les oiseaux. Mais ces musiciens, en inspirant aux autres