Choix des lettres édifiantes écrites des missions étrangères. Tome 8, volume 2. Partie 1

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tent leurs chevaux à nu. De toutes ces nations barbares, c'est la nation des Guaycuréens qui est la plus nombreuse, et en même temps la plus féroce : l e gibier est leur nourriture ordinaire; et quand il leur m a n q u e , i l s vivent de lézards, et d'une espèce de couleuvres fort grandes. Les autres, au contraire, demeurent presque toujours sur le fleuve, où ils rodent continuellement dans des canots faits de troncs d'arbres ; ils ne vivent guères que de poisson ; ils sont presque tous de la nation des Payaguas, nation perfide et c r u e l l e , q u i est sans cesse en embuscade pour surprendre et massacrer les chrétiens. Tous ces barbares adorent le d é m o n , e t l'on dit qu'il se montre à e u x , de temps en temps, sous la figure d'un grand oiseau. Sur la fin de l'année 1714, le père Louis de Rocca,provincial velle tentative pour découvrir le chemin qui conduit aux Chiquites, par le fleuve Paraguay; il c h o i s i t , pour celle entreprise, deux hommes d'une vertu rare et d'un courage e x t r a o r d i n a i r e ,savoir, le père de Arce et le père de Blende, qui travaillaient avec un grand zèle dans la mission des Guaraniens. L e père Laurent Daffe, missionnaire de la province Gallo-Belgique, s'étoit offert pour celte expédition, en la place du père de Blende; mais les supérieurs curent d'autres vues sur l u i , et lui donnèrent le soia d'une bourgade de quatre mille Indiens. Les deux missionnaires partirent douc pour la Paraguay avec trente néophytes indiens, qu'on leur avoit donné pour les accompagner, dont quelques-

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