Choix des lettres édifiantes écrites des missions étrangères. Tome 8, volume 2. Partie 1

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pendant ils regardent l'incontinence de leurs femmes comme un crime é n o r m e , et si quelqu'une s'écarte de son d e v o i r , elle passe dans leur esprit pour une infâme et une prostituée; souvent même il lui en coûte la vie. Tous ces peuples vivent dans une ignorance p r o fonde du vrai Dieu ; il y en a parmi eux qui adorent le soleil, la l u n e , et les étoiles ; d'autres adorent les fleuves ; quelques-uns adorent un prétendu tigre invisib l e ; quelques autres portent toujours sur eux grand nombre de petites idoles, d'une figure ridicule. Mais ils n'ont aucun dogme qui soit l'objet de leur créance ; ils vivent sans espérance d'aucun bien futur, et s'ils font quelque acte de religion, ce n'est nullement par un motif d ' a m o u r , l a crainte seule en est le principe. Ils s'imaginent qu'il y a dans chaque chose un esprit qui s'irrite quelquefois contre e u x , et qui leur envoie les maux dont ils sont affligés; c'est pour cela que leur soin principal est d'apaiser, ou de ne pas offenser celte vertu secrète, à laquelle, disent-ils, paroître au dehors aucun culte extérieur et solennel; et parmi tant de nations diverses, on n'en a pu d é couvrir qu'une ou deux, qui usassent d'une espèce de sacrifice. On trouve pourtant parmi les Moxes deux sortes de ministres pour traiter les choses de la religion : il y en a qui sont de vrais enchanteurs, dont l'unique fonction est de rendre la santé aux malades ; d'aut r e s , sont comme les prêtres destinés à apaiser les dieux. Les premiers ne sont élevés à ce rang d'hon-


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