Choix des lettres édifiantes écrites des missions étrangères. Tome 8, volume 2. Partie 1

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cascarille, qui a la vertu de guérir toutes sortes de fièvres. Les Moxes ont chez eux toute cette b o tanique , sans en faire aucun usage. Rien ne me fait mieux voir leur stupidité , que les ridicules ornemens dont ils croient se parer , et qui ne servent qu'à les rendre beaucoup plus difformes qu'ils ne le sont naturellement ; les uns se noircissent une partie du visage, et se barbouillent l'autre d'une couleur qui lire sur le rouge; d'autres se percent les lèvres et les narines, et y attachent diverses babioles qui offrent un spectacle lisible. On en voit quelques-uns qui se contentent d'appliquer sur leur poitrine une plaque de métal ; d'autres, qui se ceignent de plusieurs fils remplis de grains de verre, mêlés avec les dents et des morceaux de cuirs des animaux qu'ils ont tués à la chasse. U y en a même qui attachent autour d'eux les dents des hommes qu'ils ont égorgés; et plus ils portent de ces marques de leur cruauté, plus ils se rendent respectables à leurs compatriotes. Les moins difformes sont ceux qui se couvrent la t ê t e , les bras, et les genoux, de diverses plumes d'oiseaux , qu'ils arrangent avec un certain ordre qui a son agrément. L'unique occupation des Moxes est d'aller à la chasse et à la pêche, ou d'ajuster leur arc et leurs flèches ; celle des femmes, est de préparer la liqueur que boivent leurs maris, et de prendre soin des eufans. Ils ont la coutume barbare d'enterrer les petits enfans quand la mère vient à mourir ; et s'il arrive qu'elle enfante deux jumeaux, ils e n t e r r e n t l'un


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