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»maîtresde la t e r r e , eux qui ne sont que de viles » et méprisables créatures, condamnées au feu é t e r » nel par la divine justice? Reconnoissez votre aveu» g l e m e n t , adorez le Dieu qui les punit, qui seul » mérite vos adorations, et qui vous punira comme » e u x , s i vous fermez les yeux à la lumière qui vient » vous éclairer ». L e m a p o n o , qui dans sa fureur avoit dépêché un exprès au cacique des Subarecas, nomméAbetzaico,po pital des d i e u x , se trouva tout à coup c h a n g é , et n'étoit plus le même homme ; il combla le père d'am i t i é s , il le logea chez l u i , et le régala de tout ce qu'il y avoit de meilleur dans le pays. Abetzaico arriva en même temps, sans armes, et suivi simplement de deux vassaux ; et comme il étoit prévenu d'estime et d'amitié pour l'homme apostolique, il reprocha d'abord au mapono ses e x c è s , et le confirma dans les sentimens bien différens où il le trouva. Cependant on vint avertir le p è r e , que les deux néophytes blessés étoient sur le point de rendre le dernier soupir ; il alla aussitôt les joindre. « Pourrois» je exprimer, dit-il, dans une de ses lettres, c o m » bien mon cœur fut touché et attendri, quand je » vis ces deux néophytes étendus sur la terre toute » rouge de leur sang, en proie aux mosquites, et » n'ayant que quelques feuilles d'arbres pour couvrir » leurs plaies. Mais quelle fut mon admiration, quand » je fus témoin de leur patience, des tendres entre» tiens qu'ils avoient avec Jésus-Christ et la sainte » V i e r g e , et de la joie qu'ils faisoient paroître de
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