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verne le monde ; tous croient à l'immortalité de l'ame, et ils ont quelques notions mal digérées sur les peines et les récompenses de la vie à venir ; mais plus portés à la crainte qu'à l'amour et à la reconn o i s s a n c e , l e culte religieux de ces peuples est aussi barbare que leurs mœurs sont féroces ; ils n'ont ni symbole de c r o y a n c e , ni règle de morale,ni méritent le nom de doctrine et d'institutions sociales : l'amour excessif du j e u , le goût pour les liqueurs fortes, un penchant invariable à la paresse et à l'indolence, leur tyrannie envers leurs f e m m e s , qu'ils accablent du poids de leur aversion pour le travail, ignorans dans l'art militaire, cruels jusqu'à la fureur envers les prisonniers qui tombent entre leurs mains, incapables de pardonner une i n j u r e , et implacables dans leur vengeance, tel est, pris dans sa généralité, le caractère dominant des Sauvages américains ; tous les historiens sont d'accord dans les relations qu'ils en ont publiées. Les Européens, avides de leur or et irrités de leur •résistance, une fois maîtres de leur p a y s , les ont poursuivis plutôt comme des bêles fauves, que traités comme des hommes leurs semblables ; et désespérant de les amener jamais à un état de civilisation dont ils pussent tirer parti pour se les rendre plus u t i l e s , i l s n'ont guères songé qu'aux moyens de les e x t e r m i n e r , o u de les réduire sous le joug d'un honteux esclavage. La religion accourut au secours des restes infor>tuués de ces nombreuses peuplades immolées à la
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