Choix des lettres édifiantes écrites des missions étrangères. Tome 8, volume 2. Partie 1

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se piquent d'avoir un génie plus cultivé, n'étendent pas leur calcul au-dessus de mille ; et les Chevakis, qui habitent le même continent, n'ont des noms que pour exprimer les différons nombres jusqu'à cent. Les Européens qui firent la découverte, et bientôt après la conquête de l'Amérique, ne trouvèrent à leur arrivée dans ce vaste continent, que deux nations sorties de cet état grossier, qui eussent c o m mencé, d'une manière sensible, à acquérir des idées réfléchies, et fussent réunies sous une forme d e gouvernement régulier , et quelques-unes des institutions qui sont propres aux sociétés policées ; mais, quand dégagé de tout préjugé philosophique, on consulte avec attention l'histoire de ces peuplades qui avoienl fait le plus de progrès dans l'ordre s o cial , on est bientôt forcé de mettre au rang des fables et des fictions romanesques, la plupart des choses merveilleuses qu'il a plu aux philosophes m o dernes de nous débiter sur l'étal de leur civilisation, de leur législation , de leur police, de leurs usages, de leurs mœurs et de leur culte religieux. Eussent-ils été fidèles dans les peintures qu'ils nous ont tracées de quelques Créoles américaines , ils seroient encore forcés de convenir qu'aucun de leur tableau ne peut ressembler à l'immense majorité des nations indigènes qui subsistent encore dans ce vaste continent ; elles n'y connoissent ni l'industrie des arts , ni les ressources de l'agriculture. Les? Américains ont, il est vrai, des idées confuses d'un Etre suprême , et d'une puissance invisible qui gon->=

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