Choix des lettres édifiantes écrites des missions étrangères. Tome 8, volume 2. Partie 1

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première fois. Cet écrivain célèbre auroit dû observer que ces peuples étoient déjà civilisés ; ils avoient en effet un roi environné d'une cour nombreuse, ce qui ne se trouve dans aucune contrée de l'Amérique méridionale. C e seroit donc à tort qu'on voudroit juger des autres Indiens par ceux-là ; les bonnes et les mauvaises coutumes établies dans chaque canton passent des pères aux en fans, et la bonne ou la mauvaise éducation qu'on y reçoit, l'emporte presque toujours sur le caractère propre des particuliers. Il n'est pas surprenant que des nations errantes et sauvages, telles que la plupart de celles du Parag u a y , connoissent si peu la beauté de l ' o r d r e , e t les charmes de la société. Il n'est pas étonnant non plus que leurs jeunes gens étant mal é l e v é s , e t n'ayant sous les yeux que de mauvais e x e m p l e s , s e livrent si facilement à la débauche et à la dissolution. Je trouve encore moins étrange, qu'étant accoutumés, comme ils le s o n t , dès leur plus tendre enfance, à la chasse et à la p ê c h e , exercices fatigans, qui ne sont c e pendant pas sans plaisirs, ils négligent si fort le soin de cultiver les campagnes. La saison des pluies est pour eux un temps de réjouissances ; leurs festins et leurs danses durent ordinairement trois jours ou trois nuits de il arrive très-souvent que les fumées de la c i c h a ( 1 ) venant à leur troubler le cerveau, ils font succéder

(1) Boisson des Indiens.

suite,dont


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