Choix des lettres édifiantes écrites des missions étrangères. Tome 8, volume 2. Partie 1

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état

t r a n q u i l l e ,nous nous trouvâmes à la vue de BuénosA y r e s , d ' o ù je vous écris : celte ville e s t , je nale ; on y respire un air assez t e m p é r é , quoique souvent un peu trop rafraîchi par les vents qui règnent sur le fleuve de la Plata. Les campagnes des environs n'offrent que de vastes d é s e r t s , e t l'on n'y trouve que quelques cabanes répandues çà et l à , mais toujours fort éloignées les unes des autres. L e pêcher est presque le seul arbre fruitier que l'on voie aux environs de Buénos-Ayres ; la vigne ne sauroit y v e NIR à cause de la multitude innombrable de fourmis dont cette terre abonde ; ainsi, l'on ne boit dans ce pays d'autre vin que celui qu'on y fait venir d ' E s p a g n e , p a r mer, ou par t e r r e , de Mendoza, ville de C h i l i , assise au pied des Cordillières, à trois cents lieues de Buénos-Ayres : à la v é r i t é , c e s déserts arides et incultes dont je viens de vous p a r l e r , s o n t peuplés de chevaux et de bœufs sauvages. Quelques jours après mon arrivée à B u é n o s - A y r e s , u n Indien vendit à un homme de ma connoissance, huit chevaux pour un baril d'eau-de-vie ; encore auroient-ils été fort chers s'ils n'eussent été d'une extrême b e a u t é , car on en trouve communément à six ou huit francs; on peut même en avoir à meilleur m a r c h é , mais alors il faut aller les chercher à la campagne, où les paysans en ont toujours un grand nombre à vendre. Les bœufs ne sont pas moins communs ; pour s'en c o n v a i n c r e , o n n'a qu'à faire attention à la quantité prodigieuse de leurs peaux qui s'envoient eu Europe. Vous ne serez pas fâché, mon révérend

crois,so


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