Choix des lettres édifiantes écrites des missions étrangères. Tome 8, volume 2. Partie 1

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une table d'environ trois pieds de large sur cinq de long ; on y mit un tapis, des plumes, du papier,de l'enc lots formèrent une compagnie beaucoup plus nombreuse que la veille, ils étoient habillés en dragons, et chacun d'eux étoit armé d'un sabre et d'une l a n c e : ils se rendirent au lieu marqué, au bruit du t a m b o u r , a y a n t des officiers à leur tête ; le président arriva l e dernier. C'étoit un vieux Catalan qui m a r choit avec la gravité d'un roi de théâtre ; ses manières ridiculement hautaines, jointes à sou air original et b u r l e s q u e , q u ' i l s o u t e n o i t du plus grand sang froid,faisoit qui fût plus en état de jouer un pareil rôle.

Aussitôt que le digne personnage fut assis dans le fauteuil qu'on lui avoit préparé, on fit paroître devant lui un homme qui avoit tous les défauts du Thersite d'Homère ; on l'accusoit d'avoir commis un crime avant le passage de la ligne. C e prétendu coupable voulut se justifier ; mais le président regardant ses excuses comme autant de manque d ' é g a r d s , l u i donna vingt coups de canne, et le condamna à être plongé cinq fois dans l'eau. Après cette scène, le président envoya chercher Je capitaine du vaisseau,qui comparut tête découverte, e t dans le p l u s grand respect. Interrogé pourquoi il avoit eu l'audace de s'avancer jusque dans ces maître. C e t t e réponse aigrit le président, qui le m i t à une amende de cent vingt flacons de vin. L e c a pitaine représenta que cette taxe excédoit de beau-

mers,il


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