Choix des lettres édifiantes écrites des missions étrangères. Tome 7, volume 1. Partie 2

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grette ! les enfans crient : Mon cher père ! d'autres : Mon oncle, mon cousin, etc. Ceux qui sont parens au premier d e g r é , continuent cette cérémonie pendant trois mois ; ils se coupent les cheveux en signe de deuil ; ils cessent de se peindre le c o r p s , et ne se trouvent à aucune assemblée de réjouissance. Lorsque quelque nation étrangère vient traiter de la paix avec les Sauvages natchez, on envoie des couriers, donner avis du jour et de l'heure qu'ils feront leur entrée. Le grand chef ordonne aux maîtres de cérémonie, de préparer toutes choses pour celte grande action : on commence par nommer ceux qui doivent nourrir chaque jour les étrangers ; car ce n'est jamais le chef qui fait cette dépense , ce sont toujours ses sujets. On nettoyé ensuite les chemins; on balaye les cabanes; on arrange les bancs dans une grande halle qui est sur la butte du grand chef à côté de sa, cabane. Son siège , qui est sur une élévation, est peint et o r n é ; le bas est garni de grandes nattes. Le jour que les ambassadeurs doivent faire leur e n t r é e , toute la nation s'assemble; les maîtres de cérémonie font placer les princes, les chefs des villages et les anciens chefs de famille près du grand chef, sur des bancs particuliers. Quand les ambassadeurs arrivent, et qu'ils sont à cinq cents pas du grand chef, ils s'arrêtent et chantent la paix : cette ambassade est ordinairement de trente hommes et de six femmes. Six des mieux faits, et qui ont les meilleures voix , marchent de front ; ils sont suivis des autres qui chantent pareillement, réglant la ca-


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