Choix des lettres édifiantes écrites des missions étrangères. Tome 7, volume 1. Partie 2

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V A R I É T É S .

extrêmement chers : rien de plus naturel que le sens de ces paroles , et rien en même temps dé plus conforme à la vérité. Horace, Pétrone, Juvenal et Martial nous le confirment en plusieurs endroits de leurs ouvrages; la pintade est en effet excellente , et elle doit faire l'ornement et les délices des meilleures tables. Il faut rendre justice à M. Fontanini ; il a fort bien compris le sens du passage de Varron , et c'est avec raison qu'il a censuré Pline, du moins quant à un article que je vais examiner. Pline après s'être expliqué sur les poules de Numidie , à peu près dans les mêmes termes queVarron , finit en disant qu'elles sont chères et très-recherchées à R o m e , propter ingratum

virus.

L'illustre archevêque d'Ancyre critique Pline sur deux choses , I°. sur ce qu'à l'exemple de Varron , il a confondu mal à propos , la pintade avec la meleagride ; 2 ° . sur ce qu'il a mal compris , ou mal rendu le sens de Varron touchant le fastidium homînum. A l'égard du premier article , j'ai déjà fait voir que c'est avec raison que Columelle et Varron ont confondu la pintade avec la meleagride , qui ne diffèrent en effet que de nom. Elle s'appelle poule pintade ou africaine chez les Romains, et meleagride chez les Grecs ; par conséquent Pline n'a pu mieux faire que de se conformer aux sentimens de ces deux habiles naturalistes. Pour ce qui est du second article qui concerne le fastidium hominum de Varron, que Pline rend par ces mots, propter ingratum virus, je pense comme


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