Choix des lettres édifiantes écrites des missions étrangères. Tome 7, volume 1. Partie 2

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teté. Une seule chose lui fit de la peine dans sa dernière maladie ; elle laissoit deux enfans dans un âge encore tendre, l'un n'avoit que six ans, et l'autre n'en avoit que quatre; elle appréhendoit qu'ils ne se pervertissent dans la suite, et qu'ils ne marchassent sur les traces de leur malheureux père ; elle eut recours à Nôtre-Seigneur, avec cette ferveur et cette confiance, dont elle animoit toutes ses prières, et elle lui demanda la grâce de ne point séparer les enfans de la mère. Sa prière fut exaucée : quoique ces deux enfans fussent alors dans uue santé parfaite, l'un tomba aussitôt malade, et mourut avant la mère; l'autre la suivit huit jours après qu'elle fut décédée. Je serois infini, mou révérend père . si je vous parlois encpre de plusieurs autres néophytes, dont la Vertu et la foi ont été pareillement éprouvées : ce que j'ai l'honneur de vous écrire, suffit pour vous donner une idée de la ferveur qui règne dans la mission de Saint-François-Xavier du Sault. Monseigneur l'évêque de Québec qui a visité nos néophytes, a rendu un témoignage public à leur vertu ; c'est ainsi qu'en parle ce grand prélat dans une relation ( I ) qu'il fit de l'état de Ja nouvelle France, et qu'il rendit publique en 1688. « La vie commune de tous » les chrétiens de cette mission n'a rien de commun, » et l'on prendroit leur village pour un véritable » monastère : comme ils n'ont quitté les commo-

(I) Etat présent de l'église et de la colonie française de la nouvelle France, page 13o.


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