Choix des lettres édifiantes écrites des missions étrangères. Tome 7, volume 1. Partie 2

Page 296

448

M ΠU R S

s'est jamais bien rétablie; il lui en resta toujours un mal d'estomac, accompagné de fréquens vomissemens. et d'une fièvre lente qui la mina peu à p e u , et la jeta dans une langueur qui la consuma insensiblement. Cependant, on eût dit que son ame prenoit de nouvelles forces à mesure que son corps dépérissoit; plus elle approchoit de son t e r m e , plus on voyoit éclater dans elle les vertus éminentes qu'elle avoit pratiquées avec tant d'édification. Je ne m'arrêterai ici à vous rapporter que celles qui ont fait le plus d'impression, et qui étoient comme la source et le p r i n cipe de toutes les autres. Elle avoit un tendre amour pour Dieu; son u n i que plaisir étoit de se tenir recueillie en sa p r é sence , de méditer ses grandeurs et ses miséricordes, de chanter ses louanges, et de chercher continuellement les moyens de lui plaire : c'éloit principalement pour n'être pas distraite par d'autres pensées, qu'elle se plaisoit si fort à la solitude. Anastasie et Thérèse étoient les deux seules chrétiennes avec qui elle se trouvât volontiers, parce qu'elles, parloient bien de Dieu, et que leurs entretiens ne respiroient que le divin amour. De là venoit cette dévotion particulière qu'elle avoit pour la sainte eucharistie et pour la passion du Sauveur : ces deux mystères de l'amour d'un Dieu, caché sous le voile eucharistique, et mourant sur une croix, occupoient sans cesse son esprit, et embrasoient son cœur des plus pures flammes de la charité : on la voyoit , tous les j o u r s , passer des* heures entières aux pieds des autels, immobile et

comme


Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.