Choix des lettres édifiantes écrites des missions étrangères. Tome 7, volume 1. Partie 2

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pareil du combat : enfin, le lendemain, veille de la Saint-Laurent, le septième jour de notre arrivée , la tranchée poussée jusqu'aux jardins , on se disposoit à établir notre troisième et dernière batterie. La proximité du fort faisoit espérer que , dans trois ou quatre jours , on pourroit donner un assaut général, à la faveur d'une brèche raisonnable ; mais les ennemis nous en épargnèrent la peine et les dangers , ils arborèrent pavillon français, et demandèrent à capituler. Nous touchons à la reddition de la place, et à la sanglante catastrophe qui l'a suivie : sans doute que tous les coins de l'Europe ont retenti de cette triste scène, comme d'un attentat dont l'odieux rejaillit peut-être sur, la nation, et la flétrit. Votre équité va juger dans le moment, si une imputation si criante porte sur d'autres principes que sur l'ignorance ou la malignité. Je ne rapporterai que des faits d'une publicité et d'une authenticité si incontestables, que je pourrois , sans crainte d'être démenti, les appuyer du témoignage même de MM. les officiers anglais qui en ont été les témoins et les victimes. M. le marquis de Montcalm, avant que d'entendre à aucune composition, jugea devoir prendre l'avis de toutes les nations sauvages, afin de les adoucir par celte condescendance, et de rendre, par leur agrément, le traité inviolable. il en fit assembler tous les chefs , à qui il communiqua les conditions de la capitulation, qui accordoient aux ennemis le droit de sortir de la place avec tous les honneurs de la guerre, et leur imposoit, avec l'obligation de ne point servir de dix-


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